Décès de sept détenus centrafricains atteints de méningite

Sept personnes détenues dans un commissariat de Bangui et présentant les symptômes de la méningite sont décédées depuis le mois de février, a-t-on indiqué jeudi de source médicale.

"Les victimes étaient fiévreuses, avaient la nuque raide et saignaient du nez", a-t-on précisé de même source. Elles sont toutes décédées à l'hôpital où elles ont été transférées en raison de la dégradation de leur état de santé.

De nombreux foyers de méningite ont refait apparition sur le territoire centrafricain depuis plusieurs mois faisant des dizaines voire des centaines de victimes.

Les décès des détenus de Bangui semblent confirmer une augmentation du nombre de cas de méningite dans la capitale centrafricaine bien qu'elle n'y sévisse pas à l'état endémique, selon les assurances données par les autorités sanitaires.

Un dispensaire privé de Bangui a cependant annoncé à la population qu'il organisait des séances de vaccination pour un prix de 1.500 F CFA (15 FF), tandis que le personnel local du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a été invité à se faire vacciner.

Les morts du commissariat posent par ailleurs le problème des mauvaises conditions de détention à Bangui, toujours privée de prison. Les détenus y sont logés dans les cellules exiguës des commissariats.

"Les unes portent l'inscription +P+, pour +purgatoire+ et les autres +E+ pour +enfer+, a confié à l'AFP un geôlier sous couvert de l'anonymat.

"Dans les cellules +P+, les détenus ont accès aux toilettes et aux douches. Dans les cellules +E+, dépourvues d'eau, ils évacuent leurs excréments dans la moitié d'un fût placé dans un coin de la geôle. Quand ils ont soif, on les arrose d'un seau d'eau par les ouvertures", a-t-on ajouté de même source.

(AFP, Bangui, 22 mars 2001 - 20h00)


Les nouvelles brèves de Centrafrique (suite 1)