Heurts entre commerçants centrafricains et étrangers (suite): deux commerçants tchadiens tués dimanche à Bangui
(AFP, Bangui, 19 février 2001 - 19h42)
Deux commerçants tchadiens ont été tués dimanche par la police dans la capitale centrafricaine Bangui, en marge des violents affrontements qui ont opposé marchands centrafricains et étrangers sur un marché populaire, ont indiqué lundi des vendeurs tchadiens à l'AFP.
Selon ces témoins, la police a abattu un des leurs alors qu'il refusait d'être dépossédé d'un couteau, tandis qu'un autre commerçant tchadien est mort de ses blessures après avoir été passé à tabac par les policiers.
Ces mêmes témoins ont rapporté que des policiers avaient commencé à détruire et piller leurs échoppes situées à côté du commissariat du 3è arrondissement de Bangui, face au marché, mais qu'une intervention de la gendarmerie avait mis fin à ces exactions.
Une source policière centrafricaine a confirmé lundi à l'AFP que deux commerçants avaient été tués, tout en mettant en doute leur nationalité tchadienne.
Au moins dix personnes sont détenues dans les locaux de la police à la suite de ces affrontements et trois membres du comité de gestion du marché recherchés pour leur implication, a-t-on précisé de même source.
De violents combats ont opposé des commerçants centrafricains à leurs collègues tchadiens ou originaires d'Afrique de l'Ouest à propos d'un différend sur l'occupation des emplacements du marché du quartier "KM 5", le plus grand de Bangui.
Des sources hospitalières avaient fait état dimanche d'un premier bilan d'une dizaine de blessés à l'arme blanche et par balles.
Les forces de l'ordre avaient dispersé les fauteurs de troubles à l'aide de gaz lacrymogènes.
En 1999, une dispute entre des éleveurs tchadiens et des éléments de la sécurité présidentielle centrafricaine s'était soldée par cinq morts. Quatre Tchadiens avaient été abattus et un militaire centrafricain poignardé.
Les autorités centrafricaines avaient déploré ces actes et indemnisé les familles des victimes