La métamorphose une triste réalité à Bangui et en Provinces ("Urukuzu")

 

Depuis quelques mois, il a été signalé à Bangui dans les 4ème et 8ème arrondissements de Bangui des cas de décès tragiques de personnes qui découleraient de la méningite.

En réalité, aucune alerte confirmée par les autorités sanitaires n'a prouvé l'émergence d'une épidémie de méningite même si quelques cas isolés avaient été enregistrés dans plusieurs quartiers de la ville de Bangui. Mais il s'agirait bel et bien de la Métamorphose, processus par lequel un homme ensorcelé peut être transformé en animal. C'est une pratique incroyable mais vraie et donc une triste réalité constatée à Bangui et en provinces.

Pour s'en convaincre, il suffirait de se référer aux événements du mois d'avril 2000 au village Bogoura situé à environ 60 Km sur l'axe Bangui-Boali, où un homme se prétendant aliéné a approché un adolescent du village et lui a demandé de lui procurer de l'eau pour se rafraîchir.

Après quelques gorgées, il rejette l'eau en arrosant son bienfaiteur. Il continue son chemin mais l'adolescent reste figé, le regard tourné vers le malfaiteur. La mère de l'enfant rappelle ce dernier qui présente une mine anormale et inhabituelle. C'est alors que certains habitants vont pourchasser le malfaiteur et le rouer de coups, l'obligeant à soigner traditionnellement l'enfant. 

Cet homme reconnu les faits et aurait déclaré qu'il fait partie d'un groupe de bouchers du quartier Ramandji à Bangui dont l'occupation quotidienne est de métamorphoser des personnes pour les transformer en bétail vendu sur le marché de la capitale.

Selon lui, tant qu'il y aura beaucoup de personnes à Bangui, le marchés seront toujours pourvus en viande de boucherie. C'est une triste réalité qui n'échappe pas à la loi et à la justice car cette pratique a été identifiée et réglementée qu'il

s'agisse de Ngbin, Ndonga; Ouroukouzou, Mahourou, Talimbi et autres...

Malheureusement les peines prévues parla loi ne sont pas celles dites martiales ou capitales et souvent les interdictions de séjour ne semblent pas corriger la mentalité des auteurs de métamorphose qui parfois encore reprennent leurs pratiques.

A titre d'exemple, à Sibut les détenus condamnés et transférés dans cette localité pour causes de métamorphose et de charlatanisme règnent en maîtres. Ils ont plusieurs fois exercé leurs pouvoirs maléfiques contre les autorités de l'Etat.

A propos du cas que nous dénonçons, il faut noter la crainte pour les Banguissois de consommer les viandes de b_ufs en provenance de certains arrondissements. A ce sujet, les députés n'avaient-ils pas, face à l'ampleur du phénomène, demandé au Ministre de l'intérieur lors de sa dernière interpellation d'ouvrir une enquête afin de connaître les auteurs de métamorphose pour lesquels certains chefs de quartier seraient complices ?

Aujourd'hui, la nécessité d'y trouver des solutions convenables s'impose.

En principe, les bouchers patentés et solvables devraient être protégés et reconnus par rapport aux faux bouchers qui pèchent en eau trouble. L'Association nationale des bouchers doit exiger de tous ses adhérents l'obtention de la carte de bouchers pour les distinguer des personnes qui pratiquent la métamorphose et qui sont connus à Bangui.

Mais les faits constatés ça et là ne concernent pas seulement la viande de boucherie. Il y a aussi des chasseurs.

En général, le nombre d'animaux sauvages a régressé dans beaucoup de préfectures, sauf dans les zones cynégétiques. Dans ce cas, on peut naturellement se demander d'où viennent ces nombreuses viandes de chasse vendues au Pk 12 et sur les marchés de Bangui ?

Ne serait-il pas urgent d'ouvrir les enquêtes sollicitées par les députés et prendre les mesures énergiques pour protéger la population de Bangui ?

Certes, la pauvreté est une chose et se débrouiller pour survivre en est une autre et qu'il ne peut être toléré que des criminels cohabitent avec la paisible population qui ne demande qu'à manger des nourritures saines, contrôlées, riches et non des chairs humaines autrement transformées.

Le pouvoir doit agir vite et mieux.

 

Kiziyomba (Le Démocrate_N°.269 du 22 au 23 mai 2000 La métamorphose une triste réalité à Bangui et en Provinces)

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