Comment imaginer aujourd'hui et comprendre, qu'un pays, la République Centrafricaine, qui ne compte que 3 600 000 habitants pour une superficie de 623 000 km2, n'arrive pas à subvenir à ses besoins, à absorber tous ses cadres, à se développer? Pourtant, il y a un foisonnement de spécialistes, d'experts, de diplômés, de formateurs en tous domaines. Certains attendent, végétant, sombrant dans l'alcool, depuis des années, une hypothétique intégration dans la fonction publique. On trouve aussi le groupe des gens sans idéal, sans motivation.
D'autres encore se complaisent dans des critiques de façon idyllique ou narcissique
Il y a des faux-semblants. À force de paraître en position de défendre les plus démunis, la liberté, d'œuvrer pour la paix, de contribuer au dévéloppement du pays, il s'avère bien au contraire que de coquilles vides agitées masquent les véritables problèmes demeurés intacts : l'immobilisme, la cupidité. le machiavilisme, sont présents. Un jardin se cultive. La machine humaine a aussi besoin d'une révision périodique, d'une remise à niveau ou d'une réadaptation.
Ce qui est sûr, la République Centrafricaine compte pas mal de diplômés, de cadres; mais que sont-ils devenus, que font-ils, sont-ils encore dans la course, suivent-ils encore? Il est un langage aux connotations très négatives qu'il faudra certainement revoir : <<je suis blasé ! On ne peut rien ! Il n'y a pas de travail (dans la fonction publique) ! "Le Grand" m'a promis !... C'est la faute de ceux-là ! J'attends toujours la réponse... >>. Alors, qu'est-ce j'attends, quoi de qui ? A qui la faute ? Qui est responsable ?
Des pages sont ici ouvertes. Sangonet souhaite que cet espace d'expression et d'information ne puisse pas se transformer en tribune insolite. Le débat d'idées loyal, voire contradictoire doit se mener. Ce serait dommage de faire du gachis avec un outil si merveilleux et enrichissant.
Continuons le débat, ouvrons des pistes sur des bases saines, constructives sans se tromper de lieu, de cibles, d'objectifs. Sangonet reprend des questions venant de différents horizons qui restent d'actualité. Elles pourront être traitées dans l'ordre que l'on voudra et suivant l'inspiration de chacun, on retrouvera toujours les mêmes préoccupations. Voici quelques points de répères :
- Réfléchir sur le devenir de la République Centrafricaine à l'an 2000
- Notre devoir et notre responsabilité en tant que citoyen
- Comment sortir de la dépression économique et diminuer la pauvreté?
- Comment résoudre le problème de la misère en RCA?
- Comment faire pour assurer la paix, la sécurité?
- Situation de la RCA dans le monde à l'an 2000.
Victor BISSENGUE
Quelques réflexions
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DIASPORA CENTRAFRICAINE: INDIFFERENCE, ENGOUEMENT OU ATTENTE?
Nous allons dans quelques semaines décider de l'avenir de notre pays la République Centrafricaine pour les six (6) prochaines années. Il nous incombe à nous Centrafricains aussi bien de la diaspora que ceux qui vivent au pays de bien nous imprégner du bilan de l'équipe sortante ainsi que de bien décortiquer le programme des différents candidats qui aspirent à ramener la paix, la concorde et la réconciliation nationale, l'équité, la bonne gouvernance et la justice dans notre pays. Notre demande d'avoir les projets de société et le programme des différents candidats est restée lettre morte auprès des candidats et partis politiques; à l'heure actuelle, seuls le FODEM (Charles MASSI), le PUN (Jean-Paul NGOUPANDE) et le candidat indépendant Joseph ABOSSOLO ont bien voulu publier leur programme et leur profession de foi sur le site www.sangonet.com. Compte tenu de l'importance que revêtent pour l'avenir du pays les élections présidentielles de Septembre prochain, les partis politiques devraient faire parvenir aux Centrafricains résidents à l'étranger leur programme et projet de société. Le meilleur moyen est de faire parvenir ces documents à notre Webmaster Victor BISSENGUE, qui se chargera de leur diffusion sur le site www.sangonet.com qui demeure le site Internet Centrafricain le plus visité.
Nous assistons ces dernières semaines à des tentatives d'embrouille dans la diaspora Centrafricaine qui participe à des échanges d'idées sur différents réseaux de l'Internet. Nous devons faire attention pour ne pas tomber dans des "manipulations organisées et téléguidées" afin de nous faire oublier et détourner de certains aspects de notre combat actuel qui sont d'arriver
1) à ré-instaurer la véritable démocratie que nous recherchons pour notre peuple,
2) à faire reprendre confiance à notre peuple dans la démocratie,
3) à relancer le dialogue entre les Centrafricains,
4) à mettre en place un système de développement économique et de production agricole fiable,
5) à contribuer pour la mise en place d'un programme de santé publique nationale fiable et bénéfique pour toute la population Centrafricaine,
6) à rendre performant un système d'éducation et de formation nationale compétitif apportant le meilleur savoir aux jeunes Centrafricains,
7) à reformer notre système de sécurité sociale afin de pouvoir venir en aide aux plus démunis de la population,
8) à redonner à notre pays sa place sur la scène internationale, etc....
Il est vrai que les évènements des six (6) dernières années ont fortement ébranlé la conviction de notre peuple dans les biens faits de la démocratie. On ne peut mesurer l'ampleur des dégats causés à la démocratie par Mr Patassé et sa clique que lorsqu'on entend certains de nos compatriotes regrettés les périodes Bokassa ou Kolingba! Contrairement à ces deuxderniers qui ont pris le pouvoir par la force, le Président Patassé a été démocratiquement élu à partir d'un programme "réfléchi", conçu et façonné par les stratèges et intellectuels du MLPC. L'incompétence de Patassé s'est malheureusement traduite par l'échec dans la mise en application de ce programme montrant à quel point l'interêt personnel, la soif du pouvoir personnel et la vision étriquée de la gestion de la chose publique ont hypothéqué la vie de tout un peuple et fait basculé un pays pauvre mais paisible, digne et libre autrefois dans le chaos, l'anarchie, la violence et la re-colonisation par les Nations Unies au lieu de le faire décoller pour des lendemains meilleurs.
A l'heure actuelle, nous n'avons répéré aucune tentative ni aucun projet de formation de parti politique au sein de la diaspora (contrairement aux insinuations de certains compatriotes), au contraire sur les différents réseaux de discussion dans la communauté Centrafricaine, les filles et fils du pays expriment souvent le souhait de participer activement (soit matériellement ou financièrement) à la reconstruction du pays. Plusieurs projets de développement ou de création d'entreprise ou d'aide à la formation ont été examiné par la plupart d'entre nous. Malheureusement, peu de projets sont finalisés bienque les intéressés s'investissent avec toute leur énergie. Ce constat pessimiste ne doit pas prendre le pas sur la détermination, l'innovation et la volonté de créer ou de bâtir un projet au pays. Les réalités au pays montrent que pour qu'un projet réussisse, il faut être membre de la famille ou du clan du Président, être "politiquement correct" avec l'équipe dirigeante du moment ou appartenir au parti au pouvoir, dans le cas contraire tous les efforts demeureront vains et seront voués à l'échec.
Patassé avait fait campagne pour mettre à la disposition du peuple Centrafricain le lait et le miel qui, semble-t-il, coulent à flot dans le pays de Zo Kuè Zo. Malheureusement au bout de 6 ans force est de constater que le lait et le miel font toujours défaut, par contre: les droits de l'être humain continus à être bafoués (arrestations arbitraires, assassinats politiques, insécurité totale dans le pays); les droits des travailleurs du secteur public sont ignorés (de 10 à 15 mois et parfois plus de 2 ans de travail sans salaire); la population Centrafricaine continue de s'appauvrir alors que Mr Patassé, Président démocratiquement élu, et ses associés (dont le Président Bongo du Gabon) pillent le sous-sol Centrafricain (diamant et or) au mépris de la Constitution Centrafricaine qui demande expressément au Président démocratiquement élu en exercice de se consacrer au bien être de son peuple et de ne s'occuper que des affaires de l'Etat (confère art. 22 et 24 du Titre III de la Constitution de la République Centrafricaine de 1995); le pays est dans la décrépitude totale: routes impraticables, ponts inexistants, immeubles publics en ruine; l'agriculture paralysée et également en ruine (alors que le Président de la République se targue du titre d'agronome et de scientifique) dans un pays richement drainé par les cours d'eau de deux bassins fluviaux parmi les plus arrosés au monde (Bassin du Congo et Bassin du Tchad); le sida est devenu, avec les arrestations arbitraires et les assassinats, l'autre arme de destruction des Centrafricains par le truchement de la loi du talion: chair contre chair (gnama na gnama).
Il est donc important pour nous, Centrafricains de la diaspora, de nous réveiller, nous ressaisir et de faire notre travail d'acteurs, de participants et d'observateurs avertis de la scène politique nationale afin d'éviter à notre peuple d'autres malheurs pour les six (6) prochaines années. En faisant cela, nous ne devons pas non plus ignorer nos limites car comme l'a dit le compatriote Claude Yabanda, "Le fait d'avoir des diplômes, d'être titré et de maîtriser un domaine de savoir ou de compétences ne doit pas donner des droits à certains intellectuels Centrafricains de se prendre pour des guides désignés et éclairés...la fraternité, le respect, le courage, la modestie, la charité,...de telles vertus ne s'apprennent ni dans les universités, ni dans les grandes écoles; plutôt à l'école de la vie et de la nature, c'est à dire dans la conduite et la pratique au quotidien des affaires de la vie...
SI LES CENTRAFRICAINS POUVAIENT FAIRE LEUR REVOLUTION MENTALE ET TUER LE MYTHE DES DIPLÔMES...LE PAYS S'EN PORTERAIT MIEUX..."
Ainsi, quelle contribution compte apporter la diaspora Centrafricaine pour qu'elle soit prise au sérieux dans la réorganisation de la société Centrafricaine? La reconstruction de ce pays demande la mise en commun de toutes les forces vives de la nation (partis politiques, ONG, société civile, etc...). Les dinosaures, la génération 1979, la jeune génération, les Centrafricains de l'intérieur tout comme ceux de la diaspora doivent partager leurs expériences pour la sauvegarde et la survie de notre pays qui se meurt! L'esprit 1979 qui a montré la détermination, l'engagement, le volontarisme et l'efficacité d'un peuple, à travers sa jeunesse de l'époque, face à un dictateur au summum de sa puissance n'a pas disparu mais s'est par contre mué en esprit d'entreprise, de concepts de développement et d'organisation d'une société basée sur la justice, l'équité, la tolérance, le partage et la reconstruction.
La gestion rigoureuse et transparente de la chose publique est un objectif primordial à atteindre au niveau des futurs hommes politiques Centrafricains. Ainsi l'organisation de la diaspora Centrafricaine doit découler de la volonté et de la détermination de chaque fils du pays à apporter sa pierre à la construction de la nouvelle Centrafrique qui doit retrouver son symbole de Terre de Paix, de Tolérance et de Tous les CENTRAFRICAINS sans distinction de race, de tribu, d'ethnie, de sexe et de religion.
Patriotiquement
Narcisse Komas, Montréal, Canada
Regards et points de vue des partis politiques et des mouvements centrafricains
Actualité Centrafrique