Un mouvement rebelle tchadien revendique l'attaque de la localité de Tissi
LIBREVILLE, 23 sept (AFP) - 12h36
- L'Alliance nationale de la résistance (ANR), une formation regroupant des mouvements armés tchadiens, a revendiqué l'attaque, jeudi dernier, de la localité tchadienne de Tissi, dans un communiqué daté de Khartoum et reçu lundi par l'AFP à Libreville."Les forces combattantes de l'ANR ont attaqué le 19 septembre à l'aube la localité de Tissi", proche des frontières centrafricaine et soudanaise, a déclaré le vice-président de ce mouvement, inactif depuis des années, le colonel Badoulaye Issakha Sarwa, dans un communiqué daté de samedi.
L'ANR affirme avoir tué 12 militaires tchadiens, en avoir blessé sept et en avoir capturé 14 autres au cours de cette attaque.
"Contrairement aux allégations du régime de N'Djamena, les forces de l'ANR ne venaient pas de la localité centrafricaine de Birao (nord de la Centrafrique), mais elles sont stationnées en territoire tchadien et luttent pour le démantèlement du régime et l'instauration d'un régime démocratique", affirme encore ce texte.
Le gouvernement tchadien avait annoncé vendredi avoir repoussé à Tissi une attaque d'éléments non-identifiés venus de Birao en Centrafrique, et avait mis en demeure les autorités centrafricaines de prendre des mesures pour éviter les incursions armées sur son territoire.
Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, a démenti samedi toute implication de la RCA dans l'attaque de Tissi, déclarant à Radio France Internationale (RFI): "Nous n'avons envoyé personne à la frontière et nous ne savons rien de ce qui s'est passé".
Dans un second communiqué, l'ANR a affirmé que l'armée tchadienne a mené des représailles contre la population locale qui se seraient soldées par "le massacre de sept villageois et l'arrestation de 11 autres", accusés de complicités avec les assaillants.
L'ANR, formée en novembre 1995 par cinq mouvements politico-militaires hostiles au régime du président Idriss Déby n'avait plus fait parler d'elle depuis août 1999, date à laquelle une centaine de rebelles s'étaient ralliés au gouvernement tchadien.
La frontière tchado-centrafricaine est le théâtre de tensions armées depuis que l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé, a trouvé refuge au Tchad en novembre 2001, après avoir résisté à une tentative d'arrestation des autorités de Bangui qui l'accusaient de préparer un coup d'Etat.
Mais l'attaque de Tissi, située beaucoup plus à l'est que les précédents accrochages, est la première à s'être déroulée dans une localité proche de la frontière soudanaise.