L'imbroglio et la coïncidence du calendrier politique centrafricain
Comment comprendre la valse qui
se danse au Tchad, en Centrafrique, en Libye et en France. Cela
ressemble fort à un jeu d'échecs. La partie n'est pas
complètement terminée et gagnée. Miskine doit partir pour le
Togo - Bozizé se dirigera vers la France - le président
Patassé couvrira le Tchad, la Libye, le Togo et la France. Quant
à Idriss Déby, c'est un homme comblé qui renouera
fraternellement avec la République Centrafricaine et la Libye,
les dossiers de champs pétroliers et sans Abdoulaye Miskine.
Enfin, la CEMAC aura atteint l'objectif qu'elle s'était fixé à
Libreville le 2 octobre 2002.
Ainsi tout rentre dans l'ordre, mais en attendant le beau temps
et un autre tour de jeu, le centrafricain doit cultiver avec
amertume ou résignation ce qui lui reste comme espace viable.
Le général François Bozizé en France (officiel)
N'DJAMENA, 23 oct (AFP), 12h08 - Le général centrafricain François Bozizé, réfugié au Tchad depuis novembre dernier, a été accueilli en France dans le cadre de l'accord conclu à Libreville début octobre sous l'égide de la Communauté Economique et Monétaire des Etats d'Afrique Centrale (CEMAC), a-t-on appris mercredi de source officielle tchadienne
"Le gouvernement tchadien, respectueux de ses engagements, informe l'opinion nationale et internationale" qu'il "a trouvé un pays d'accueil au général Bozizé, en l'occurrence la France où il se trouve présentement", a-t-on appris par un communiqué du gouvernement tchadien.
"Le gouvernement souhaite que l'ensemble des dispositions de l'accord de Libreville soit mis en application afin que les deux peuples frères (tchadien et centrafricain) puissent vivre dans la paix et la quiétude", conclut le communiqué.
Lors du sommet de Libreville le 2 octobre, les dirigeants d'Afrique centrale avaient souligné la nécessité d'éloigner du territoire tchadien l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, François Bozizé, et le colonel de l'armée centrafricaine Abdoulaye Miskine, considéré comme un ex-rebelle tchadien par N'Djamena, du territoire centrafricain.
Les autorités centrafricaines avaient annoncé il y a une dizaine de jours que M. Miskine serait accueilli au Togo "dans un délai d'un mois".
MM. Bozizé et Miskine se trouvent au centre de la discorde entre le Tchad et la RCA, qui se sont mutuellement accusés depuis près d'un an d'être à l'origine d'incursions militaires sur leurs territoires et de massacres de civils.
La protection que le Tchad a accordé au général Bozizé, ancien chef d'état-major des Forces armées centrafricaines (FACA) soupçonné par Bangui d'avoir comploté contre le régime du président Ange-Félix Patassé, est une des composantes de cette crise.
Abdoulaye Miskine est pour sa part accusé par N'Djamena d'être un ancien lieutenant du chef rebelle tchadien Laokein Bardé, ce que contestent Miskine et Bangui qui le présente comme un officier centrafricain à la tête d'une "force spéciale", chargée de sécuriser la région nord de la Centrafrique, frontalière du Tchad.
Abdoulaye Miskine bientôt "éloigné" de Centrafrique (présidence de la RCA)
BANGUI, 12 oct (AFP), 17h04 - Abdoulaye Miskine, chef de la force spéciale chargée de sécuriser le nord de la Centrafrique, et au centre de la crise tchado-centrafricaine depuis plusieurs mois, va être prochainement "éloigné du territoire centrafricain, a indiqué samedi à l'AFP une source proche de la présidence à Bangui.
Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, en visite jeudi à Lomé (Togo) "a obtenu du président (togolais) Gnassingbé Eyadéma que son pays accueille Martin Koumtan-Madji, alias Miskine", a indiqué cette source.
"Cet éloignement devrait se faire dans un délai d'un mois", a-t-elle précisé.
Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat d'Afrique centrale, le 2 octobre à Libreville, avait décidé de l'envoi "dans un délai d'un mois" d'une force multinationale africaine en Centrafrique et préconisé l'éloignement d'Abdoulaye Miskine, accusé par N'Djamena d'être un ancien rebelle tchadien responsable d'exactions et de l'ex-chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé, réfugié au Tchad depuis novembre
La protection que le Tchad a accordé au général Bozizé, soupçonné par Bangui d'avoir comploté contre le régime du président Patassé, est à l'origine de la crise tchado-centrafricaine, qui a débouché ces derniers mois sur des affrontements meurtriers à la frontière entre les deux pays.
Abdoulaye Miskine est pour sa part accusé par N'Djamena d'être un ancien lieutenant du chef rebelle tchadien Laokein Bardé, ce que contestent Miskine et Bangui qui le présente comme un officier centrafricain à la tête d'une "force spéciale", chargée de sécuriser la région nord de la Centrafrique.
Les autorités centrafricaine sont par ailleurs à la recherche d'une "solution" pour les éléments de cette "force spéciale", qui rassemble entre 200 et 300 personnes, a affirmé une source militaire centrafricaine ayant requis l'anonymat.
"L'éloignement d'Abdoulaye Miskine au Togo est imminent", a assuré à l'AFP un responsable du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, au pouvoir), le parti du président Patassé.
"Cela répond non seulement aux recommandations du sommet de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale), mais aussi à la volonté du MLPC de réserver un accueil chaleureux au président (tchadien) Idriss Deby", qui a promis, au sommet de Libreville, une prochaine visite à Bangui, a ajouté sous couvert de l'anonymat ce responsable.
Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, au pouvoir depuis 1993, a vécu de 1982 à 1992 en exil au Togo. Son épouse, Angèle Patassé, est par ailleurs de nationalité togolaise.