Le général François Bozizé (l'homme vu par l'AFP)
Bangui 30 octobre (AFP) - 8h36 - Le général François Bozizé, qui a affirmé diriger le soulèvement en Centrafrique commencé le 25 octobre, a été limogé il y a juste un an de son poste de chef d'état-major des Forces armées centrafricaines.
Accusé par Bangui de tentative de coup d'Etat, il s'était réfugié au Tchad voisin début novembre 2001 avec une centaine de ses partisans armés.
Originaire de Bossangoa, région frontalière du Tchad, François Bozizé, qui appartient à l'influente ethnie Gbaya, s'engage très tôt dans l'armée.
En 1975, il est promu capitaine puis commandant et enfin, général de brigade en 1978, sous le régime de Bokassa. En 1979, l'empereur est renversé et François Bozizé devient ministre de la Défense dans le gouvernement du président David Dacko.
Il se perfectionne à l'Ecole de guerre en France, où il apprend le 1er septembre 1981 le coup d'Etat du général André Kolingba. De retour dans son pays, il obtient le portefeuille de l'Information et de la culture.
Mais six mois après, dans la nuit du 2 au 3 mars 1982, le général Bozizé fomente un coup d'Etat qui échoue. Il s'enfuit au Tchad d'abord, puis au Bénin.
En juillet 1989, il est arrêté à Cotonou, extradé puis emprisonné à Bangui, accusé de complot et de menées subversives. Acquitté, il est libéré en décembre 1991.
En 1993, il se présente sans succès à l'élection présidentielle, remportée par Ange-Felix Patassé. En 1996, il devient chef d'état-major des forces armées centrafricaines (FACA).
Le 26 octobre 2001, cinq mois après un coup d'Etat avorté en mai 2001, il est limogé. Début novembre, il se retranche dans sa résidence pour échapper à un mandat d'amener délivré par la commission mixte d'enquête judiciaire sur cette tentative de putsch. Il s'oppose par les armes à son arrestation pendant plusieurs jours avant de prendre la fuite et se réfugier dans le sud du Tchad, déclenchant de vives tensions entre les deux pays.
A la suite d'un accord conclu le 2 octobre par les chefs d'Etat des pays d'Afrique centrale pour désamorcer la tension tchado-centrafricaine, le général Bozizé avait été accueilli en France. Mais Bangui avait exprimé son inquiétude, considérant que l'ancien chef d'état-major y disposait de trop de "complicités".
Dans le cadre d'un accord visant à pacifier les relations tchado-centrafricaines, le général Bozizé avait été accueilli en France il y a une dizaine de jours avant un retour inopiné à N'Djamena dimanche matin.
Le général Bozizé a régagné mardi matin la France venant de N'Djamena. Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé mardi que le chef des rebelles avait été "remis lundi soir dans l'avion pour Paris par les autorités tchadiennes avec notre accord".