BANGUI, lundi 25 nov (AFP) - 18h30 - Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, a fait état lundi, dans un discours radiodiffusé, de "violents combats" en cours entre troupes centrafricaines et "agresseurs tchadiens" à Bossembélé, sur la route reliant Bangui au Cameroun.
"Au moment où je m'adresse à vous, de violents combats se déroulent à Bossembélé (environ 200 km au nord-ouest de Bangui, ndlr) entre nos troupes et celles des agresseurs tchadiens", a affirmé le chef de l'Etat centrafricain, qui s'adressait à la nation pour la première fois depuis la tentative de coup d'Etat du 25 octobre dernier.
"Les agresseurs sont en déroute et, une fois de plus, je dis +victoire, peuple centrafricain+", a déclaré le président Patassé.
La route reliant Bangui au Cameroun est la principale voie d'approvisionnement de ce pays enclavé dont les échanges avec l'extérieur se font essentiellement à travers le port camerounais de Douala, situé à 1.600 km de la capitale centrafricaine.
"J'entends m'entretenir dans un bref délai avec les leaders des partis politiques et de la société civile", a par ailleurs affirmé le président Patassé, répondant ainsi positivement à une exigence formulée de longue date par les intéressés.
"Le dialogue politique indispensable à la cohésion nationale doit être préservé pour permettre à toutes les forces vives de la Nation, avec d'autres façons de voir et de penser, de sauvegarder l'essentiel", a-t-il dit.
Reprenant une autre vieille revendication de l'opposition, le chef de l'Etat centrafricain a déclaré: "J'invite le gouvernement à déposer devant l'Assemblée Nationale le projet de loi sur le statut de l'opposition".
M. Patassé a également, pour la première fois, présenté "ses condoléances aux victimes des familles éprouvées" par les événements du 25 octobre.
Il a également remercié les institutions internationales et les pays amis qui ont condamné ce coup d'Etat ainsi que ceux qui lui ont apporté leur aide, citant Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), venu à sa rescousse avec au moins un millier de miliciens.
Toutes ces mesures "témoignent de ma volonté de préserver la cohésion nationale", a encore affirmé le président centrafricain.
S'adressant ensuite aux auditeurs en langue nationale sango, il a martelé à deux reprises: "Patassé ne quittera pas le pouvoir, jusqu'à la fin de son mandat", prévu en 2005.