Le statu quo est observé. Les combats
continuent par des bombardements à intermittences. La Libye se charge de stopper
l'avancée des mutins en se servant de l'aviation et des tirs à l'arme lourde
depuis la résidence présidentielle et à bord de véhicules légers. L'Assemblée
Nationale devient une zone "no man's land", d'où partent les tirs dirigés
principalement sur Boy-Rabbé, Foûh, Combattant. Des voix commencent à s'élever
face au drame centrafricain où de plus en plus s'impliquent des hommes venus
d'ailleurs.
La question NDouba : serait-il pris en otage
ou jouerait-il un rôle auprès de ses "compatriotes" qui ont pris les armes et
qui seraient en quête de dialogue ? Du cas du premier ministre Ziguélé et du
président de la République : momentanément indisponibles, le pouvoir revient à
Koyambounou, le ministre d'Etat.
LIBREVILLE, 27 oct (AFP) - 13h19 - Des opposants centrafricains, dont le député Charles Massi en exil en France, ont lancé dimanche un "appel pressant" pour un dialogue inter-centrafricain "sans exclusive", dans un communiqué transmis à l'AFP à Libreville.
Les signataires lancent un "appel pressant" pour "la convocation, sans délai et sans conditions, du dialogue inter-centrafricain sans exclusive, pour le retour à un ordre constitutionnel acceptable par tous les Centrafricains", précise le communiqué.
Cet appel adressé "aux chefs d'Etat de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale), au président de l'Union africaine, à la France et aux Etats-Unis", demande également d'"imposer l'arrêt des bombardements sauvages des Centrafricains" par les Libyens.
Le communiqué dénonce en outre "la coalition de forces étrangères à la solde du président (centrafricain) Ange-Félix Patassé: la Légion islamique libyenne et soudanaise, les rebelles tchadiens d'Abdoulaye Miskine, le mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, les Hutus rwandais et les mercenaires européens".
Pour les auteurs du communiqué, ces événements "sont, une fois de plus, la conséquence de l'intransigeance et du refus systématique du président Patassé de l'offre du dialogue politique inter-centrafricain sans exclusive de l'opposition démocratique en vue d'une réconciliation nationale véritable, le retour à la paix et la sortie définitive de l'effroyable misère dont sont victimes les Centrafricains".
Ancien proche du président Patassé, le député Massi, président du Forum pour la démocratie et la modernité (FODEM, opposition, deux députés), est un militaire en disponibilité. Il a été condamné à mort par contumace par la cour criminelle de Bangui pour sa participation supposée à la tentative de coup d'Etat de mai 2001.
Signé par M. Massi, le communiqué est, outre le FODEM, adressé au nom du Front patriotique pour le progrès (FPP, opposition) et de la société civile centrafricaine.
Outre les Libyens, chargés de la sécurité présidentielle et qui participent aux combats en cours depuis vendredi contre le soulèvement de partisans du général François Bozizé, des éléments soudanais sont également présents à Bangui dans le cadre de la force de maintien de la paix de la COMESSA (Communauté des Etats sahélo-sahélienne, initiée par Tripoli).
Kigali s'était inquiété, début juillet, de liens, démentis par Bangui, entre des extrémistes hutus et les autorités centrafricaines.
Par ailleurs, la présence de renforts venus de RDCongo, qui appartiendraient au MLC de M. Bemba, a été constatée depuis samedi à Bangui.
L'ex-capitaine de la gendarmerie française, Paul Barril, jusqu'alors conseiller spécial à la présidence centrafricaine, avait été nommé début juin, par le président Patassé, responsable de la lutte contre le terrorisme intérieur et extérieur. M. Barril est également présent en RCA dans le secteur du gardiennage privé.
BANGUI, 27 oct (AFP) - 14h43 - Le ministre centrafricain à la communication, Gabriel Jean Edouard Koyambounou, a affirmé dimanche, dans une déclaration radiotélévisée, que les agresseurs à l'origine des combats depuis quarante-huit heures à Bangui sont "condamnés à se rendre ou à être réduits."
"Une chose est vraie: les forces armées centrafricaines ont déjà encerclé les agresseurs qui sont condamnés à se rendre ou à être réduits", a déclaré le ministre dans la première communication officielle du gouvernement depuis le début des événements, vendredi en début d'après-midi.
"Force est de constater que, parmi les agresseurs tombés, la plupart sont de nationalité tchadienne sur qui d'importants documents, des pièces à conviction, ont été découverts", a assuré M. Koyambounou.
"Les interrogatoires des agresseurs faits prisonniers nous révèlent actuellement la nature des soutiens dont bénéficient ceux-ci, les moyens dont ils disposent et les objectifs poursuivis", a-t-il affirmé.
"Le gouvernement rappelle fermement à tous les compatriotes de ne commettre aucune violence sur nos frères tchadiens qui ont choisi librement notre pays comme leur seconde patrie", a insisté le ministre.
"La remise en cause des décisions des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac) et du Mali au sommet de Libreville, le 2 octobre dernier, n'engage que (le général François) Bozizé et ses complices nationaux et internationaux", a encore avancé M. Koyambounou.
"Le gouvernement, respectueux du droit international, reste attaché aux décisions des chefs d'Etats de la sous-région", conclut le communiqué gouvernemental.
PARIS, 27 oct (AFP) - 14h54 - La France "condamne" la tentative de prise de pouvoir en Centrafrique, revendiquée par le général François Bozizé, et appelle les soldats rebelles à "déposer les armes", indique dimanche un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"La France condamne toutes les tentatives de renversement par la force de pouvoirs issus d'élections, et en particulier celle que revendique l'ancien général Bozizé", déclare dans ce texte un porte-parole du quai d'Orsay.
La France "réaffirme son soutien aux autorités centrafricaines et appelle les soldats rebelles à déposer les armes", ajoute le communiqué.
L'ancien chef d'état-major des forces centrafricaines François Bozizé a affirmé dimanche sur RFI diriger depuis Paris, où il se trouve actuellement, ce soulèvement armé contre le pouvoir à Bangui. Il n'a pas caché que son objectif était le départ du président centrafricain Ange-Félix Patassé.
Interrogé sur ce que comptaient faire les autorités françaises, le quai d'Orsay a dit ignorer où se trouvait le général Bozizé. "Nous ne savons pas où il est", a affirmé un porte-parole.
Paris invite d'autre part les "pays de la région à respecter la souveraineté et l'intégrité du territoire" de la République centrafricaine.
Une offensive a été lancée dimanche matin à Bangui contre les partisans du général Bozizé. Les forces loyalistes, appuyées par un contingent libyen présent à Bangui depuis la tentative de coup d'Etat de mai 2001, ont reçu le soutien d'éléments armés venus de République démocratique du Congo (RDC).
Les partisans de Bozizé, qui sont arrivés aux portes de Bangui en provenance du nord de la Centrafrique où ils s'étaient repliés depuis un an, seraient au nombre d'une soixantaine à une grosse centaine. Ils occuperaient des positions à une dizaine de kilomètres du centre-ville, selon des témoins.
Ces événements surviennent alors que le contentieux entre le Tchad et la Centrafrique semblait en passe d'être réglé à la suite d'un sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale à Libreville début octobre. Le plan de règlement prévoyait notamment l'éloignement du Tchad du général Bozizé.
Paris a rappelé dimanche "la nécessité de mettre en oeuvre l'accord de Libreville".