Les députés de la majorité demandent le gouvernement Ziguélé de "remettre courageusement sa démission" et invitent Patassé au dialogue


M. Patassé invité par son camp à dialoguer avec les insurgés

BANGUI, 15 nov (AFP) - 18h53 - Les députés de la majorité centrafricaine ont fait sensation, vendredi à Bangui, en invitant le président Ange-Félix Patassé à privilégier le dialogue aux armes avec les auteurs de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre, repliés à l'intérieur du pays.

Le président du groupe parlementaire de la majorité, Jacquesson Mazette, a par ailleurs demandé au Premier ministre Martin Ziguélé de "remettre courageusement sa démission", pour mauvaise gestion de cette crise.

L'Assemblée nationale centrafricaine a connu vendredi une journée de grand déballage, à l'occasion d'une séance d'interpellation du gouvernement, diffusée en direct par la radio nationale.

Il s'agissait de la première séance plénière des députés centrafricains depuis le coup de force des partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé, qui a fait au moins 105 morts et 329 blessés selon un dernier bilan provisoire.

"Le pouvoir ne devrait pas se voiler la face quant à aller au dialogue. C'est la seule voie pour pacifier le pays", a déclaré Luc Guéla, influent député du parti présidentiel, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).

A l'exemple de cet élu et de ceux de l'opposition qui se sont succédés au micro, les députés de la majorité ont pour la plupart demandé au président de "revenir aux bons sentiments", voire de "s'humilier", en acceptant le dialogue pour connaître les revendications et motivations des insurgés.

Certains ont prié le président de l'Assemblée nationale "de traduire fidèlement au président Patassé qu'un dialogue avec les insurgés s'impose comme la seule voie de sortie de cette crise, mais pas la force des armes".

Une député du parti au pouvoir a même pris la parole en langue nationale sango pour réclamer "en tant que femme" la démission du président Patassé, en raison de l'attitude des rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, venus à Bangui soutenir le régime.

"Les exactions qui ont été commises contre les populations civiles m'ont traumatisée. Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour, dans mon pays, il allait se passer des choses aussi graves", a-t-elle déclaré, des tremblements dans la voix.

"Pendant que l'homme se cache sous le lit, sa femme, maintenue écartelée par des bras, est violée. Je demande au président de la République de prendre la mesure de la situation et de démissionner", a lancé l'élue.

La démission du gouvernement, souhaitée par le président du groupe de la majorité, n'a en revanche pas fait l'unanimité.

Elle ne "saurait être la solution à la situation que connaît actuellement la RCA" (République centrafricaine), ont estimé des élus de la majorité.

Certains ont toutefois demandé aux ministres "qui ont failli à leur mission de démissionner", en suivant l'exemple des ministres sénégalais remplacés à la suite du naufrage du Joola, fin septembre, qui avait fait plus d'un millier de morts.

A la lumière de certaines interventions, il est apparu que les provinces du nord et de l'est de la RCA sont coupées de la capitale en raison de la présence d'insurgés. Des partisans du général Bozizé ont été signalés près des villes de Damara et de Sibut, situées respectivement à 7O km au nord et à 155 km à l'est de Bangui.

Les exactions des rebelles congolais, déterminants dans les combats contre les hommes de Bozizé, suscitent un vif débat en Centrafrique.

La Ligue centrafricaine des droits de l'Homme (LCDH) avait appelé le 8 novembre l'Assemblée nationale à demander la "destitution" du président Patassé pour "trahison" et forfaiture".

Treize partis d'opposition avaient le même jour accusé M. Patassé de "trahison" et réclamé en vain la tenue d'un dialogue politique national.

Le président de la RCA a exhorté le 7 novembre les partisans de Bozizé à déposer les armes en échange de leur sécurité, sans évoquer de possibles négociations.


Des députés de la majorité invitent Patassé à dialoguer avec les insurgés

BANGUI, 15 nov (AFP) - 17h37 - De nombreux députés centrafricains de la majorité ont demandé vendredi au président Ange-Félix Patassé de dialoguer avec les auteurs de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre, lors d'une séance d'interpellation du gouvernement, transmise en direct à la radio nationale.

A l'instar de leurs collègues de l'opposition, les députés de la majorité qui se sont succédés au micro ont demandé au président de "revenir aux bons sentiments", voire de "s'humilier", en ouvrant un dialogue avec les partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé.

"Le pouvoir ne devrait pas se voiler la face quant à aller au dialogue. C'est la seule voie pour pacifier le pays", a déclaré Luc Guéla, influent député du parti présidentiel, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).

D'autres ont prié le président de l'Assemblée nationale "de traduire fidèlement au président Patassé qu'un dialogue avec les insurgés s'impose comme la seule voie de sortie de cette crise, mais pas la force des armes".

Le président du groupe parlementaire de la majorité, Jacquesson Mazette (MPLC), avait invité dans la matinée le Premier ministre Martin Ziguélé à "remettre courageusement sa démission" pour la mauvaise gestion de la crise par son gouvernement.

Mais les députés qui sont ensuite intervenus individuellement, y compris de la majorité, ont estimé que "la démission du gouvernement ne saurait être la solution à la situation que connaît actuellement la RCA" (République centrafricaine).

Certains ont toutefois demandé aux "membres du gouvernement Ziguélé qui ont failli à leur mission de démissionner".


Les députés de la majorité demandent la démission du gouvernement de RCA

BANGUI, 15 nov (AFP) - 13h08 - Les députés de la majorité parlementaire en République centrafricaine (RCA) ont demandé vendredi à l'Assemblée nationale la démission du gouvernement de Martin Ziguélé pour sa gestion lors de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre dernier.

"Le groupe parlementaire de la majorité invite le Premier ministre chef du gouvernement, à remettre courageusement sa démission", a déclaré à Bangui son président Jacquesson Mazette, député du parti présidentiel, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).

M. Mazette s'exprimait en présence du Premier ministre, lors d'une séance d'interpellation du gouvernement à l'Assemblée nationale centrafricaine, marquant la première apparition publique des députés depuis le dernier coup de force de l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé.

"Le groupe parlementaire de la majorité voudrait savoir toute la vérité sur cette réalité calamiteuse et ne peut passer sous silence une préoccupation majeure, celle de la compétence de l'actuel gouvernement lors de ces événements", a déclaré M. Mazette.

Le chef de la majorité parlementaire centrafricaine n'a pas précisé ses griefs. Il a en revanche estimé que le président Ange-Félix Patassé avait "agi dans le respect de la Constitution en tant que garant de l'intégrité du territoire national".

Il faisait référence à l'appui apporté aux forces loyalistes, à la demande de M. Patassé, par un contingent militaire libyen et les rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, venus de la République démocratique du Congo (RDC) voisine.

La demande de démission du gouvernement intervient alors que des rumeurs insistantes font état d'un prochain remaniement ministériel en RCA.

Les députés de l'opposition ne se sont pas associés à cette demande mais ont critiqué l'attitude du président Patassé pendant la crise.

Ils ont estimé, au sujet de l'appel à des alliés étrangers, qu'il n'avait pas respecté la Constitution car il aurait dû consulter auparavant le Conseil des ministres, le président de l'Assemblée et celui de la Cour constitutionnelle.

Les groupes parlementaires de l'opposition ont condamné les exactions commises par les combattants de Jean-Pierre Bemba, qualifiés de "forces non conventionnelles", et réitéré leur voeu d'un dialogue politique national sur la situation actuelle.

Le groupe parlementaire du Rassemblement démocratique centrafricain20 députés) de l'ancien président en exil, André Kolingba, a invité le peuple à "un sursaut nationaliste". M. Kolingba a été condamné à mort le 26 août à Bangui pour le putsch manqué du 28 mai 2001 à Bangui.

Le Premier ministre Martin Ziguélé devait s'exprimer après l'intervention des groupes parlementaires.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12