Charles Massi dénonce l'intransigeance du président Patassé, et souligne la visée de la Libye : une réoccuper l'ancienne base militaire de Bouar dans le nord-ouest de Centrafrique
LIBREVILLE, 11 nov (AFP) - 19h55 - L'opposant en exil Charles Massi a dénoncé lundi l'intransigeance du président centrafricain, Ange-Félix Patassé, pour son refus d'engager un dialogue politique inter-centrafricain et sa décision "suicidaire" de maintenir des troupes libyennes à Bangui.
Selon cet ancien ministre, les autorités centrafricaines ont informé le 8 novembre des chefs d'Etat d'Afrique centrale et de l'Union africaine de leur opposition à l'organisation d'un dialogue national, proposé vendredi par 13 partis d'opposition centrafricains, dont le sien, le Fodem.
Cette offre de dialogue "ne procède d'aucune faiblesse mais du choix responsable d'éviter un nouveau bain de sang, face à un pouvoir mercenaire à la solde de la Libye dont le dirigeant reste le vrai patron de la Centrafrique, décidé à s'approprier les immenses richesses minières et pétrolières de notre pays", a estimé ce député dans un communiqué reçu par l'AFP à Libreville.
Le Fodem "prend à témoin les chefs d'Etats de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) et de la communauté internationale des conséquences prévisibles" de la "décision suicidaire du régime Patassé".
Estimant que le maintien d'un pouvoir centrafricain sous occupation libyenne constitue une grave menace" pour la sous-région et son pays, il "appelle à la mobilisation (...) de tous les Centrafricains, politiques, civils et militaires, afin d'enrayer le danger de l'instauration d'un pouvoir +taliban+ en République centrafricaine".
Selon M. Massi, les troupes libyennes qui assurent à Bangui la protection rapprochée du président Patassé depuis mai 2001 préparent un "redéploiement vers l'ancienne base militaire de Bouar (nord-ouest) dans le but de porter atteinte à la stabilité politique de l'Etat tchadien".
Les autorités centrafricaines ont accusé le Tchad d'avoir orchestré la tentative de coup d'Etat menée le 25 octobre par l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé, dont les partisans ont été repoussés de Bangui vers l'intérieur du pays après six jours de combats.
Avant son dernier coup de force, le général Bozizé était réfugié au Tchad, depuis novembre 2001.