Les accusations du président Patassé contre le Tchad, et nouveaux renforts de la Libye, du MLC à Bangui


Le président Patassé accuse le Tchad de vouloir annexer le nord de la RCA

BANGUI, 9 nov (AFP) - 22h08 - Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a accusé samedi le Tchad de vouloir annexer le nord de la République centrafricaine en raison du pétrole que le territoire recèle.

"C'est à cause du pétrole centrafricain que le Tchad tente d'annexer toute la partie nord de la République centrafricaine", a affirmé le chef de l'Etat dans un entretien avec l'AFP.

Le Tchad vient de mener contre la RCA "une agression caractériséeNous avons des preuves à l'appui", a-t-il dit, se référant à une tentative de coup d'Etat lancée le 25 octobre par des fidèles de l'ancien chef d'Etat-major centrafricain François Bozizé.

"Le vrai responsable, c'est Bozizé. Mais il n'est qu'une marionnette" aux mains du Tchad, a-t-il dit.

Les relations entre le Tchad et la RCA se sont envenimées depuis un an, après que le général Bozizé eut trouvé refuge dans le pays voisin.

Le général a été accueilli en France à la mi-octobre d'où il a revendiqué la paternité du dernier coup d'Etat manqué.

Le gisement pétrolier tchadien, qui se trouve dans le sud du pays, devrait commencer à être exploité courant 2003.

De leur côté, les autorités centrafricaines espèrent également pouvoir exploiter d'ici quelques années le pétrole du nord du pays.


Le contingent libyen va rester à Bangui (Patassé)

BANGUI, 9 nov (AFP) - 21h59 - Le contingent libyen, qui assure depuis 18 mois la sécurité du président Ange-Félix Patassé, "va rester" à Bangui, a déclaré samedi, dans un entretien à l'AFP, le chef de l'Etat centrafricain.

"Le contingent libyen va rester. C'est une présence permanente. La sécurité d'un chef d'Etat, c'est une affaire de souveraineté, c'est à lui de décider", a affirmé le président Patassé, précisant qu'il y avait "une cinquantaine de Libyens en Centrafrique".

La présence libyenne était généralement estimée jusqu'à présent à 200 hommes. Un nouveau contingent de 70 à 100 hommes est arrivé jeudi à Bangui sans que l'on sache s'il venait renforcer ou relever les éléments présents dans la capitale centrafricaine.

L'arrivée imminente d'une force interafricaine, dont le déploiement a été décidé début octobre à Libreville lors d'un sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale afin d'apaiser la tension entre le Tchad et la RCA, ne remet pas en cause la présence libyenne, a estimé le président Patassé.

A Libreville, "les chefs d'Etat ne m'ont pas demandé de faire partir les Libyens", a-t-il dit.

L'état-major de la force de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) est arrivé à Bangui en milieu de semaine, huit jours après l'échec de la dernière tentative de coup d'Etat lancée le 25 octobre. Il est chargé de préparer l'arrivée d'un premier contingent, composé de 177 militaires sur un effectif prévu de 300 à 350 hommes, d'ici une semaine à dix jours.

Cette force avait officiellement une double mission: assurer la protection du président Patassé, permettant ainsi de relever les Libyens qui regagneraient leur pays, ainsi que surveiller et sécuriser la frontière tchado-centrafricaine.

"L'accord de Libreville ne sera pas remis en cause et sera appliqué intégralement", a assuré le président Patassé.

Les Libyens ont pris une part active dans les derniers combats qui ont opposé les forces loyalistes aux hommes de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, François Bozizé.

Les militaires libyens ont combattu aux côtés de l'Unité de sécurité présidentielle (USP) et des milices du chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba, appelés en renfort par le président Patassé et dont le nombre est estimé à au moins un millier.

Les pays d'Afrique centrale, et tout particulièrement le Tchad, déjà bordé au nord par la Libye, s'inquiètent de cette présence libyenne.


Arrivée d'un nouveau contingent de soldats libyens à Bangui.

BANGUI, 9 nov (AFP) - 16h43 - Un nouveau contingent de soldats libyens de 70 à 100 hommes, est arrivé jeudi dans la capitale centrafricaine, a-t-on indiqué samedi à Bangui de sources militaires centrafricaines.

On ignorait si ce contingent venait renforcer, relever ou préparer le départ des quelque 200 militaires libyens qui assurent, depuis mai 2001, la sécurité rapprochée du président centrafricain, Ange-Félix Patassé.

Des sources militaires centrafricaines ayant requis l'anonymat ont affirmé à l'AFP avoir vu descendre d'un avion libyen, jeudi à l'aéroport de Bangui, un groupe de 70 et 100 militaires libyens.

Ces hommes ne transportaient pas d'équipements militaires avec eux, ont précisé ces sources.

Des soldats libyens, jusqu'à présent estimés à environ 200, assurent la protection de la résidence privée du président Patassé, depuis qu'il a été victime d'un putsch avorté, en mai 2001, attribué à son prédécesseur, l'ex-président centrafricain André Kolingba.

Les Libyens ont pris une part active dans les combats qui ont opposé fin octobre les forces loyalistes aux hommes de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, François Bozizé, qui ont attaqué Bangui le 25 octobre avant de prendre la fuite six jours plus tard.

Les Libyens ont notamment tiré au mortier sur les assaillants, arrivés par le nord de la ville et disséminés dans des quartiers populaires, jusque là traditionnellement acquis au chef de l'Etat.

Ils ont également utilisé les avions ultra-légers dont ils disposent pour des missions de reconnaissance et de bombardement de cibles rebelles qui n'ont pas épargné la population.

Les militaires libyens ont combattu aux côtés de l'Unité de Sécurité Présidentielle (USP) et des milices du chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba, appelés en renfort par le président Patassé, et dont le nombre est estimé à au moins un millier.

Les pays d'Afrique Centrale, et tout particulièrement le Tchad, déjà bordé au nord par la Libye, s'inquiètent de cette présence libyenne.

Lors d'un sommet début octobre à Libreville, ils ont décidé l'envoi d'une force de 300 à 350 hommes censée permettre le départ des troupes libyennes et sécuriser la frontière tchado-centrafricaine.

L'état-major de cette force est arrivé en milieu de semaine à Bangui pour préparer l'arrivée d'un premier contingent de 177 militaires Gabonais, d'ici une semaine à dix jours.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12