Washington juge la situation en Centrafrique "incertaine"

"Nous sommes préoccupés par la situation incertaine" qui continue de prévaloir dans le pays une semaine après le début des troubles, a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Philip Reeker, en soulignant que "l'on ne connaît pas les intentions des rebelles".

"Les préparatifs pour le départ du personnel et la suspension des activités de l'ambassade se poursuivent", a-t-il ajouté. Washington a également recommandé à ses ressortissants présents en Centrafrique de quitter le pays et à ceux qui souhaiteraient s'y rendre de reporter leur voyage.

Selon un responsable américain parlant sous couvert de l'anonymat, moins de 200 Américains résident dans ce pays, et une vingtaine ont fait connaître leur intention de partir en raison des troubles.

M. Reeker a par également "condamné dans les termes les plus forts les tentatives de renverser le gouvernement" centrafricain, et a "appelé les rebelles à déposer les armes".

"Les défis auxquels la République centrafricaine et ses habitants doivent faire face ne sont rendus que plus difficiles par l'actuel cycle de violence", a-t-il ajouté.

"Le MDJT condamne les interventions guerrières de Deby en Centrafrique et met en garde les peuples centrafricain et tchadien de ne pas se tromper d'ennemi", indique la rébellion nordiste tchadienne.

Selon le principal mouvement rebelle tchadien, "l'implication de Deby et de son armée clanique ne fait aucun doute" dans le coup de force tenté ces derniers jours par les partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé.

Le général Bozizé, dont les hommes ont été chassés mercredi de Bangui par les forces loyalistes centrafricaines, appuyées par un contingent militaire libyen et des rebelles de République démocratique du Congo, était entré en rébellion il y a un an contre le régime centrafricain.

Après avoir résisté à Bangui par les armes à une arrestation pour complot, il avait trouvé refuge au Tchad, créant une vive et durable tension entre N'Djamena et Bangui.

Le MDJT, basé aux confins tchado-libyens, salue dans son communiqué "la victoire du peuple centrafricain sur les forces anti-démocratiques" et "exhorte" le dirigeant libyen Mouamar Kadhafi "à persévérer dans la recherche d'une solution pacifique au Tchad".

Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, a estimé vendredi à Bangui que "l'implication du Tchad" dans le coup de force des partisans du général Bozizé était "un secret de polichinelle", lors d'une rencontre avec le corps diplomatique et la presse.