Les forces loyalistes reprennent mercredi le contrôle de Bangui - le Pentagone envoie un groupe de militaires
Troubles en Centrafrique: le Pentagone envoie un groupe de militaires
WASHINGTON, 30 oct (AFP) - 20h30
- Un groupe de militaires américains est en route pour Bangui pour étudier les moyens d'assurer éventuellement la sécurité des ressortissants américains en Centrafrique, a indiqué mercredi un porte-parole du Pentagone, le commandant Tim Blair."Il s'agit d'une petite équipe partie d'Europe à la demande de l'ambassadeur américain sur place", a-t-il dit.
Ces militaires "vont examiner la situation et la zone pour décider éventuellement avec l'embassadeur d'une assistance supplémentaire aux citoyens américains", selon Tim Blair.
Les rebelles qui avaient lancé depuis vendredi une offensive à Bangui contre le régime du président Ange-Félix Patassé sont apparemment en déroute à Bangui.
Les forces loyalistes centrafricaines ont repris mercredi le contrôle de l'ensemble de la capitale à l'issue de six jours de combats contre les partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, a affirmé à l'AFP le ministre d'Etat centrafricain à la Communication, Gabriel-Jean-Edouard Koyambounou.
Les forces loyalistes ont repris mercredi le contrôle de Bangui
BANGUI, 30 oct (AFP) - 20h43 - Les forces loyalistes centrafricaines ont repris mercredi le contrôle de l'ensemble de la capitale, Bangui, à l'issue de six jours de combats contre les partisans de l'ancien chef d'Etat-major centrafricain François Bozizé soutenus, selon les autorités, par le Tchad.
La reprise en main s'est effectuée lors d'une offensive de courte durée, en milieu de journée, durant laquelle les assaillants, probablement décontenancés par la disproportion des forces en leur défaveur, ont lâché prise quasiment sans combattre, selon de nombreux témoignages faisant état d'une "débandade".
Epaulées par un contingent libyen depuis la tentative de coup d'Etat de mai 2001, les forces gouvernementales avaient également reçu ces derniers jours l'appui de plusieurs centaines de combattants rebelles de RDCongo, appartenant au Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) dirigé par Jean-Pierre Bemba.
"Les forces régulières ont récupéré toutes les positions des rebelles dans l'ensemble de Bangui, y compris le PK12", un point névralgique au nord de la ville, a déclaré à l'AFP le ministre centrafricain, Gabriel-Jean-Edouard Koyambounou.
"Les assaillants sont en fuite. Nous sommes en train de les traquer", a-t-il ajouté.
Le président Patassé "est chez lui, avec sa famille. Il n'a jamais quitté sa résidence" durant les évènements, a également affirmé le ministre.
Plusieurs rumeurs avaient circulé ces derniers jours à Bangui selon lesquelles le chef d'Etat centrafricain aurait quitté sa résidence en fin de semaine dernière pour se réfugier en des lieux plus sûrs.
Interrogé sur l'implication du Tchad dans ces évènements, M. Koyambounou a déclaré: "Nous avons suffisamment de documents pour mettre en cause le Tchad (...) Nous l'affirmons".
Le ministre a précisé n'avoir pour le moment aucune nouvelle du porte-parole de la présidence, Prosper N'Douba, enlevé par les rebelles aux premières heures des combats et que sa famille avait pu rencontrer ces derniers jours.
D'importants mouvements de population se sont poursuivis mercredi. En milieu de journée, des familles continuaient à fuir par milliers à pied.
Au sud de la ville, au km 9, un dispositif avait été mis en place mercredi pour dissuader les gens d'aller au-delà de la périphérie urbaine, apparemment par crainte de problèmes sanitaires.
Les quartiers nord étaient également en fin de journée le théâtre d'importants déplacements de population. Des habitants regagnaient leur domicile qu'ils avaient fui les jours précédents, tandis que d'autres s'en allaient, par crainte d'exactions des hommes de Bemba qui ratissaient le secteur et dont le comportement à Bangui, lors de la tentative de coup d'Etat de mai 2001, a marqué les esprits.
Le prix des produits de première nécessité -farine, lait, sucre- ont commencé à augmenter mercredi et le carburant se faisait rare, la majorité des stations service étant situées dans les quartiers nord où se sont concentrés les combats ces derniers jours.
A Washington, un porte-parole du Pentagone, le commandant Tim Blair, a indiqué qu'un groupe de militaires américains est en route pour Bangui pour étudier les moyens d'assurer éventuellement la sécurité des ressortissants américains en Centrafrique.
"Il s'agit d'une petite équipe partie d'Europe à la demande de l'ambassadeur américain sur place", a-t-il dit, ajoutant que ces militaires "vont examiner la situation et la zone pour décider éventuellement avec l'ambassadeur d'une assistance supplémentaire aux citoyens américains".
Le Vatican a lancé mercredi un appel au respect de "l'ordre constitutionnel". Rome a également encouragé "la communauté internationale à continuer son action en faveur de la paix et l'Eglise locale à insister dans ses activités en faveur d'une coexistence pacifique et fraternelle" en Centrafrique.
De son côté, l'Union européenne a condamné "fermement la nouvelle tentative de coup d'Etat en République centrafricaine" et déploré "les pertes en vies humaines qu'elle a entraînées".
Les Quinze ont encore engagé "notamment les pays voisins à contrôler les activités des ressortissants centrafricains afin d'empêcher ceux-ci de mener des actions de déstabilisation à partir de leurs territoires", une déclaration en forme de mise en demeure implicite au Tchad.