BANGUI, 29 déc (AFP) - 10h06 - Le président de l'Assemblée nationale, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, a lancé samedi un "appel pathétique à la communauté internationale" pour que soit rapidement déployée en Centrafrique la totalité de la force de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac) prévue par l'accord de Libreville.
"Le peuple centrafricain lance un appel pathétique à la communauté internationale, principalement à la Cemac, de compléter le contingent de Bangui, et de déployer ses forces sur toute la ligne faisant frontière avec le Tchad, devenue depuis le couloir de passage pour les brigands", a affirmé M. Dondon, devant le gouvernement et le corps diplomatique, en clôturant la deuxième session ordinaire de l'Assemblée nationale.
La force Cemac doit comprendre environ 350 hommes. Pour le moment, seul le contingent gabonais de cette force, soit environ 200 hommes, est arrivé à Bangui où il a commencé samedi, pour la première journée, à prendre la relève des éléments libyens qui assuraient la sécurité du président Ange-Félix Patassé depuis la tentative de coup d'Etat de mai 2001.
Les militaires de la Cemac ont également une mission d'observation de la frontière tchado-centrafricaine qui, au terme des accords de Libreville, doit être sécurisée par des patrouilles mixtes tchado-centrafricaines.
Une grande partie du nord de la Centrafrique est, depuis fin octobre, sous le contrôle d'une rébellion dirigée par l'ancien chef d'Etat-major des forces centrafricaines François Bozizé.
Le président de l'Assemblée nationale a également demandé au gouvernement de "tout mettre en oeuvre pour traduire dans les faits la décision du chef de l'Etat en organisant le dialogue national, ce rendez-vous historique qui, non seulement, offrira aux Centrafricains l'opportunité de se réconcilier, mais permettra à la RCA de repartir sur de nouvelles bases".
Selon M. Dondon, "tout atermoiement sera considéré comme une absence de volonté du gouvernement d'aller à ce dialogue et jetterait le doute dans l'esprit de l'opinion, tant nationale qu'internationale".
Réclamé de longue date par l'opposition, ce dialogue avait finalement été proposé par le président Patassé fin novembre mais aucune date n'a encore été fixée pour son ouverture.
Le président de l'Assemblée a émis le voeu qu'une trêve puisse être observée par les acteurs de la vie politique et la société civile avant la tenue de ce dialogue.
"Nous souhaitons de tout coeur, que les partis politiques d'opposition, les syndicats, les compatriotes de la diaspora, observent une trêve politique d'ici à la tenue du forum. C'est même un gage du succès pour cette importante rencontre", a-t-il dit.
"Les appels à la grève, les incitations à la désobéissance civique, la polémique sont autant de mouvements qui risquent de compromettre dangereusement le processus de réconciliation que tout le monde, depuis toujours, réclame", a conclu le président de l'Assemblée nationale.
Au cours de cette session de trois mois, les députés ont notamment adopté une résolution sur la situation de crise née de la tentative du coup d'Etat du 25 octobre, recommandant la tenue d'un dialogue national.