BANGUI, 23 déc (AFP) - 14h43 - La ville de Bozoum, chef-lieu de la préfecture de l'Ouham-Péndé, occupée jeudi par les partisans du général François Bozizé, a été reprise sans combat vendredi par les forces fidèles au président Ange-Félix Patassé, ont affirmé lundi des témoins, arrivés ce week-end à Bangui.
"Il n'y a pas eu de véritables affrontements entre les deux camps, au moment de l'entrée des forces loyalistes vendredi à Bozoum", située à 350 km de Bangui, a expliqué à l'AFP, un témoin. "La veille (jeudi) déjà, les partisans de Bozizé s'étaient retirés vers Bossangoa (à environ 150 km à l'est de Bozum), avec tout ce qu'ils avaient ramassé dans la ville: carburant, argent, véhicules", a-t-il dit.
Jeudi matin, la ville avait été investie par les partisans de Bozizé après quelques échanges de tirs avec les forces loyalistes, inférieures en nombre.
Interrogée par l'AFP à ce sujet, une source militaire centrafricaine à Bangui n'a pas confirmé la reprise de Bozoum que n'a annoncée aucune autre source officielle.
"Les renforts des forces loyalistes devraient passer par Bouar (ndlr: ancienne base militaire française à 4OO km à l'ouest de Bangui), avant de gagner Bozoum. Car Bozoum pouvait servir de passage pour attaquer Bouar, carrefour sur la route menant à Douala et Yaoundé", a-t-on en revanche précisé de source militaire.
L'axe Bangui-Douala (1.600 km) est vital pour la Centrafrique dont l'essentiel du commerce transite par le grand port camerounais.
BANGUI, 21 déc (AFP) - 16h51
- Les partisans du général François Bozizé, qui ont lancé depuis deux mois une rébellion dans le nord de la Centrafrique, ont pris jeudi la ville de Bozoum où se sont ensuite déroulées des scènes de pillage, a rapporté samedi à l'AFP un témoin.Ces pillages ont été effectués par les rebelles et également, à leur invitation, par la population, a affirmé ce témoin qui a requis l'anonymat et n'a pas fait état de victime.
Le localité de Bozum, dans la province de l'Ouham-Pendé, est située à 390 km au nord-ouest de Bangui et à environ 150 km à l'ouest de Bossangoa.
Selon ce témoin, les rebelles, qui avaient déjà tenté sans succès d'investir la ville lundi, sont arrivés jeudi au lever du jour à bord de dix véhicules.
Après quelques échanges de tirs avec les loyalistes peu nombreux, ils ont pris le contrôle de la situation. Ils ont commencé par attaquer la station essence, puis la brigade de gendarmerie, et le diocèse où ils ont pris un véhicule et de l'argent, a raconté ce témoin.
"Ensuite, ils se sont rendus à la base du projet DROP (Développement rural en Ouham-Péndé), et se sont mis à tirer en l'air, entraînant la fuite du personnel", a poursuivi le témoin. "Ils ont cassé les bureaux, et ont voulu emporter des camions stationnés à la base, mais ils n'arrivaient pas à les démarrer", a-t-il ajouté.
"Ils sont alors allés chercher les chauffeurs dans les quartiers pour les faire démarrer. Il s'agissait de quatre camions Mercedes et de deux autres tout neufs, équipés de grue", a précisé le témoin, ajoutant: "De 7H15 à 14H00, ils ont ensuite ramassé tout ce qu'il y avait à la base: les tôles, le ciment, les pneumatiques, de l'huile, des matelas, les réfrigérateurs".
"Avant de partir, ils ont demandé aux +godobé+ (nom donné aux vandales ou aux enfants de la rue) et à la population de se servir. Et ils sont restés pour les protéger!", a-t-il encore raconté.
Le projet DROP, financé par l'Allemagne, emploie selon les périodes entre 2OO et 6OO personnes qui assurent notamment l'entretien du réseau routier dans l'Ouham-Pendé. Dans le cadre de ce projet, des écoles et des dispensaires ont également été construits.
Certaines activités du projet avaient déjà fait l'objet de pillages par les partisans du général Bozizé en novembre dans la province voisine de l'Ouham.