LIBREVILLE, 29 déc (AFP) - 19h57 - L'opération casseroles, lancée mardi par l'opposition centrafricaine, n'a pu se dérouler dimanche à Bangui en raison de la brutalité policière de la veille, a annoncé à l'AFP l'opposant Enoch Derant Lakoué.
"Aujourd'hui, la population s'est un peu gardée parce que hier (samedi), le gouvernement a fait appel aux forces de l'ordre qui ont pourchassé les manifestants à l'intérieur des quartiers", a déclaré le président de la Coordination des partis politiques de l'opposition (CPPO), M. Lakoué, joint au téléphone par l'AFP depuis Libreville.
Samedi soir, le concert de casseroles avait débuté vers 17h00 (16h00 GMT) mais s'était brusquement interrompu en raison de tirs sporadiques sur les principales avenues de la capitale centrafricaine.
"Il y a eu des blessés, la police a également procédé à l'arrestation de gens qui sont encore détenus dans les commissariats", a précisé M. Lakoué.
Le gouvernement centrafricain avait accusé samedi la CPPO de "manoeuvres subversives".
"Le gouvernement a brutalisé les manifestants, mais on avait prévu cette opération pour cinq jours et elle va reprendre lundi et mardi", a ajouté l'opposant.
Mardi, la CPPO avait invité la population à faire chaque jour, pendant deux minutes, un grand bruit de casseroles au cours de la période du 27 au 31 décembre car le président Ange-Félix Patassé demeure, estime-t-elle, sourd à la souffrance de son peuple.
L'opposition entend ainsi exiger le départ des miliciens du Mouvement de libération du Congo (MLC), venus soutenir les autorités centrafricaines lors de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre, et accusés de nombreuses exactions.
Pour les mêmes raisons, la CPPO avait lancé le 17 décembre une opération dite "journée de deuil et de solidarité" qui avait été largement suivie par la population.
Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 13