Le Communiqué de presse du 07 décembre
2002 de la Coordination de Paris
Douze partis centrafricains dénoncent une coordination
créée à Paris
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 07 DECEMBRE 2002 DE LA COORDINATION DE PARIS
Face à la situation chaotique dans laquelle se trouve la
République Centrafricaine, des parlementaires, élus du peuple, des organisations
politiques et de la société civile, des personnalités indépendantes et des
responsables de l'insurrection militaire du 25 octobre 2002, se sont réunis à
Paris le 7 décembre 2002 afin de :
a.. confronter leurs analyses
b.. jeter les bases d'une recherche effective des voies et moyens pour
sortir de la crise actuelle.
Au niveau de l'analyse de la situation :
À l'unanimité, les participants, après un débat riche et ouvert, affirment que
le Président Patassé et son régime sont aujourd'hui les seuls responsables qui
doivent répondre de la situation de misère et de souffrance sévissant en
Centrafrique.
La mauvaise gouvernance, l'intransigeance, le cynisme et le refus d'un dialogue
sincère du Président Patassé, sont à l'origine du blocage actuel et des crises
militaires, particulièrement celle d'octobre 2002.
Pour la première fois dans l'histoire de la République centrafricaine : des
mercenaires, pillards et violeurs de Jean-Pierre Bemba, des miliciens et des
mercenaires commandés respectivement par Abdoulaye Miskine et un dangereux
affairiste, le Capitaine Paul Barril, appelés à la rescousse par le Président
Patassé, terrorisent et exécutent sommairement des Centrafricains et des
ressortissants tchadiens installés en Centrafrique.
Ces bandes de pillards et de violeurs qui devront répondre de leurs actes devant
la cour pénale internationale bénéficient de l'appui inconditionnel de la Libye.
De plus les forces libyennes, par des moyens aériens, lancent des bombes
incendiaires et à fragmentation (armes non conventionnelles) sur les populations
civiles centrafricaines sans défense. Le Colonel Kadhafi ne peut prétendre à un
rôle de dirigeant de l'Union africaine et en même temps participer à activement
à un crime contre les populations centrafricaines.
.. Les participants dénoncent de toutes leurs forces le soutien
logistique et militaire libyen, mis à la disposition des miliciens du Président
Patassé et des mercenaires de Jean-Pierre Bemba.
.. Ils constatent et déplorent le silence et l'indifférence de la
communauté internationale et particulièrement de l'Union africaine face à ses
exactions à répétition.
.. Ils s'interrogent sur le revirement des Chefs d'Etats de la CEMAC qui
les 4 et 5 décembre 2001 exhortaient le Président Patassé à ouvrer pour le
dialogue et à faire voter et promulguer une loi d'amnistie mais qui aujourd'hui
occultent le drame du peuple centrafricain en ne se préoccupant que de la
sécurité du Président Patassé. Plus étonnant les accords l du 2 octobre 2002
soulignent le caractère international d'une prétendue crise
tchado-centrafricaine alors que cette crise est interne et a été provoquée par
le Président Patassé.
Au niveau de la perspective de sortie de crise :
Devant la complexité de la situation due à la présence d'une insurrection
militaire, les participants conviennent que désormais la solution de sortie de
crise n'est pas unique. Les solutions sont multiformes, tant sur le plan
politique que militaire. Mais, seule la mobilisation solidaire de tous les
Centrafricains sur tous les fronts (politiques, société civile, militaires) et
dans l'unité, contraindra le Président Patassé à se démettre des fonctions.
.. Les participants lancent un vibrant appel à toute la population
centrafricaine et particulièrement aux organisations démocratiques pour qu'elles
soutiennent les forces combattantes pour la restauration des libertés
démocratiques en Centrafrique.
.. Ils appellent toutes les forces armées centrafricaines et de police à
rejoindre le camp des patriotes afin de bouter hors du territoire national, les
mercenaires de Jean-Pierre Bemba et toutes les milices créées par le régime du
président Patassé.
.. Les participants se joignent à toutes les organisations politiques
centrafricaines pour rejeter l'initiative d'appel au dialogue du Président
Patassé, convaincus par leurs nombreuses expériences que ce dernier a toujours
fait dérailler ce genre de processus.
.. À cet effet, les participants décident de créer une coordination, et
adhèrent à un programme politique qui se donne pour objectif la mise en place
d'une transition politique consensuelle pour reconstruire le pays dans l'unité,
la paix, la sécurité et la liberté.
Fait à Paris, le 7 Décembre 2002
BANGUI, 16 déc (AFP) - 17h55 - Douze partis politiques d'opposition ont annoncé, lundi à Bangui, ne pas se reconnaître dans une coordination créée à Paris par des opposants et des militaires centrafricains en vue de "la mise en place d'une transition politique consensuelle", dans communiqué transmis à l'AFP.
"Nous avons tous nos sièges et nos organes dirigeants sur le sol national, et nous n'avons pas délivré, à quelque section ou personnalité que ce soit, mandat pour discuter ou parapher ledit communiqué" de cette coordination, rappellent ces partis.
Mercredi, des opposants centrafricains et des responsables militaires de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre à Bangui avaient annoncé avoir créé à Paris une coordination hostile au président Ange-Félix Patassé.
Le chef de la rébellion centrafricaine, le général François Bozizé, fait partie de cette coordination qui se donne pour objectif "la mise en place d'une transition politique consensuelle pour reconstruire le pays dans l'unité, la paix, la sécurité et la liberté".
Les douze partis estiment que la seule voie de sortie de crise qui s'offre à la Centrafrique passe par "un dialogue national inclusif", avec notamment "le rapatriement de toutes les forces étrangères illégalement introduites sur le sol centrafricain, la conclusion d'un cessez-le-feu entre les belligérants, la proclamation d'une amnistie générale, la proclamation du caractère exécutoire des résolutions qui sortiront du dialogue et la médiation internationale".
Les différents partis politiques, poursuit le texte, attendent que "le gouvernement se prononce sur ces différents points".
Parmi les noms des personnalités ayant créé à Paris la coordination hostile au président Patassé, figuraient ceux de l'ancien Premier ministre Jean-Paul Ngoupandé, du député Charles Massi et du Professeur Abel Goumba, dont les partis ont co-signé à Bangui cette mise au point.