Message de voeux 2003 par Jean-Paul Ngoupandé, président du PUN
P A R T I D E L ' U N I T E N A T I O N A L E
Unité - Discipline - Progrès
M E S S A G E D E V O E U X
- Aux membres du Comité Exécutif, du Conseil Politique et du
Secrétariat Exécutif ;
- Aux responsables des fédérations et sous-fédérations ;
- A toutes les militantes et tous les militants du Parti ;
- Aux responsables et aux militants de l'Union de la Jeunesse du
PUN (UJPUN) ;
- Aux responsables et aux militantes de l'Union des Femmes du PUN
(UFPUN).
- Très chers compatriotes,
A l'aube de la nouvelle année, je veux adresser à chacun et à chacune d'entre vous mes vux les plus sincères, de bonne santé, de réussite dans toutes vos entreprises, pour vous-mêmes et pour tous ceux qui vous sont proches. Que 2003 soit pour chacune et chacun, pour notre Parti, et pour tout le peuple centrafricain, une année d'espoir.
Avant tout, je voudrais vous dire mon admiration pour votre engagement, pour votre courage et votre détermination, surtout dans la période particulièrement difficile que traverse notre pays depuis un peu plus de deux mois. Malgré son jeune âge, le PUN a démontré, aux cours des épreuves actuelles, que le peuple centrafricain peut compter sur son engagement et son esprit de sacrifice. En contact presque quotidien avec la direction du Parti depuis le début des événements et assumant même de loin ma part de responsabilités, j'ai surtout eu la satisfaction de constater que la graine semée depuis moins de cinq ans est devenue un jeune arbre vigoureux et intrépide. La répression barbare, l'arrestation arbitraire et l'emprisonnement de certains de ses cadres, l'exécution sommaire d'un de ses militants, n'ont pas pu venir à bout de sa combativité.
Je veux ensuite vous exprimer mes remerciements pour votre fidélité. Malgré ma longue absence du pays, le Parti est resté debout, preuve qu'il n'a pas été bâti sur du sable, mais à partir de convictions solides, avec des Centrafricaines et des Centrafricains qui croient en la pertinence de sa ligne politique, c'est-à-dire le combat pour l'unité par la lutte intransigeante contre le tribalisme et le régionalisme, le renouveau politique par la modernisation des idées et le renouvellement du personnel politique du pays, la bonne gouvernance par la gestion rigoureuse dans le contexte de la mondialisation, la promotion des droits de l'homme et l'édification d'un véritable Etat de droit. Sachez que c'est avant tout à cause de vous, militantes et militants du PUN, qui avez foi en moi, parce que vous m'avez vu à l'uvre, lors de l'expérience du GUN (Gouvernement d'Union Nationale, 1996-1997), et dans les combats pour le renforcement de la démocratie et pour le changement, que nous avons menés ensemble depuis la création de notre Parti, le 4 mai 1998, c'est à cause de vous, dis-je, que je demeure fidèle à ces combats, malgré les sollicitations alléchantes dont je suis l'objet, depuis un an, de divers horizons internationaux.
Avec le temps et les épreuves, le peuple centrafricain nous donne raison, nous qui n'avons jamais transigé avec la vérité sur la nature du régime de Monsieur Patassé. Le mot d'ordre de démission que nous étions les premiers à lancer, le 8 juillet 2000, est désormais repris en chur par tous les Centrafricains, qui savent maintenant que la fin du long cauchemar de notre pays passe par le départ de Monsieur Patassé. Croire qu'un énième arrangement boiteux mettrait fin à la longue crise que traverse la République centrafricaine, c'est oublier que le PAP (Protocole d'Accord Politique du 5 juin 1996), le PMC (Programme Minimum Commun, octobre 1996), les Accords de Bangui (25 janvier 1997), le Pacte National de Réconciliation (5 mars 1998), etc, etc, ont été piétinés par Monsieur Patassé, qui n'est pas un homme de parole.
Comme nous sommes des démocrates convaincus, nous, militants du PUN, nous donnerons toujours une chance au dialogue, mais pas à n'importe quel prix. Pour nous, le dialogue avec Monsieur Patassé requiert comme condition première le départ de toutes les troupes étrangères, et notamment les soudards du rebelle affairiste Jean-Pierre BEMBA, qui tuent, pillent, violent nos femmes, nos mamans et nos filles, y compris les plus petites. Dialoguer sous la surveillance de tels criminels, ce serait comme si nous étions traînés devant Monsieur Patassé la corde au cou et les menottes aux poignets. Ensuite, le caractère absolument exécutoire des décisions qui sortiraient de ce nouveau conclave doit être garanti par des mécanismes contraignants, et nous n'avons aucune assurance à ce sujet, comme nous n'avons aucune assurance quant à la sécurité de tous les participants, condition nécessaire pour un débat serein.
A ce sujet, il y a lieu de rappeler à tous les donneurs de leçons, surtout ceux du pouvoir, les multiples tentatives d'enlèvement et d'assassinat dont le président du PUN a été l'objet, particulièrement en 2000-2001. Les propagandistes du régime ne peuvent pas oublier que le 15 janvier 2001, un commando dirigé par le chef de la sécurité du premier ministre est venu à mon domicile, à 22 heures 45, donc une heure illégale, pour procéder à mon arrestation, sans mandat, et sans doute pour m'assassiner en mettant cela sur le compte d'une bavure. Ils n'ont tenu compte ni de mon immunité de député, ni de mon statut d'ancien premier ministre et de chef d'un parti légal représenté à l'Assemblée. Comme ce ne sont pas des démocrates, ils ignorent les lois. Le monde entier est désormais au courant de cette affaire, relatée dans un livre qui n'est pas passé inaperçu...
En tout état de cause, le peuple centrafricain doit d'abord faire confiance à sa capacité de mobilisation et de lutte. Le succès complet de la journée " Ville morte " du 17 décembre 2002 et de la première soirée du " concert des casseroles " le vendredi 27 décembre 2002 a révélé l'ampleur du rejet du régime de Monsieur Patassé par les Centrafricains, y compris ceux qui le soutenaient encore il y a peu de temps.. Le climat de terreur qu'il fait régner actuellement vise à museler l'expression pacifique de la colère du peuple. Nous devons donc redoubler de détermination, renforcer l'unité du Parti, uvrer à l'unité d'action de toutes les forces vives de notre nation, à commencer par la Concertation des Partis Politiques d'Opposition, au sein de laquelle le PUN doit continuer à jouer un rôle dynamique.
BONNE ANNEE !
Paris, le 6 janvier 2003
Jean-Paul NGOUPANDE
Président du PUN