RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE: La force
régionale de paix commence à patrouiller dans les rues de Bangui
BANGUI, 30 décembre (IRIN) - Les troupes de maintien de la paix de la
Communauté économique et monétaire des États de l'Afrique centrale (CEMAC) ont
commencé à effectuer des patrouilles dans les rues de Bangui, capitale de la
tourmentée République centrafricaine (RCA).
"Tandis que nous attendons les conditions propices pour réaliser nos deux autres
missions, les forces de la CEMAC ont commencé à patrouiller partout dans
Bangui", a déclaré aux journalistes le commandant de la force, le général Rachid
Ahmed Ratanga, jeudi à Bangui.
La force a déjà commencé à assurer la protection du président Ange-Félix
Patassé. Ses deux autres missions consisteront à surveiller la frontière
Centrafrique-Tchad et à restructurer l'armée centrafricaine. "Nous disposons des
moyens nécessaires pour accomplir notre mission", a assuré M. Ratanga.
Le contingent de 231 soldats gabonais, déployé en RCA depuis le début-décembre,
représente jusqu'ici la seule force de la CEMAC dans le pays. D'autres
contingents doivent aussi provenir de la République du Congo ainsi que d'autres
pays de la région. Le retrait complet des soldats libyens, qui ont constamment
protégé M. Patassé depuis le coup d'État raté de l'ancien président André
Kolingba, doit coïncider avec l'arrivée des troupes encore manquantes de la
force de la CEMAC, qui comptera alors 350 soldats.
"Il ne fait aucun doute que les troupes libyennes vont se retirer lorsque tous
mes contingents, particulièrement les Congolais, arriveront à Bangui", d'ajouter
M. Ratanga.
Les Libyens faisaient partie de la force de la Communauté des États
sahélo-sahariens, qui est maintenant en train de se retirer du pays. Cette force
comprenait aussi des contingents de Djibouti et du Soudan.
On ne sait toujours pas quand l'autre allié de M. Patassé, le Mouvement pour la
libération du Congo (MLC), un mouvement rebelle de la République démocratique du
Congo, quittera le pays. Quelque 3 000 combattants du MLC, dont plusieurs
n'avaient jamais manié un fusil auparavant, ont été accusés d'avoir fréquemment
abattu des civils, pillé des maisons et commis des viols, selon ce qu'a rapporté
la BBC samedi.
Citant des sources indépendantes, la BBC a aussi révélé que "jusqu'à 125" hommes
du MLC ont péri la semaine dernière dans le village de Mallo, près de Damara. On
croit que ce sont essentiellement le MLC et les troupes libyennes qui ont chassé
les partisans de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le
général François Bozizé, qui ont envahi Bangui le 25 octobre.
Dans un incident séparé survenu le 26 décembre, des hommes armés en uniforme,
que l'on croit être des policiers, ont abattu un soldat libyen qui accompagnait
une femme centrafricaine. La station gouvernementale Radio Centrafrique a
annoncé, le 27, que l'on ne connaissait ni les motifs, ni l'identité des
meurtriers. Toutefois, le major Abdel Baset Al-Lafi (qui faisait partie des
soldats libyens revenus dans leur pays samedi, après une mission d'une année en
RCA) a affirmé à l'agence Associated Press qu'aucun des 81 Libyens déployés en
Centrafrique n'avait perdu la vie durant leur mission.
IRIN (UN Ocha) 2002