Le dialogue national qui fût en
Centrafrique et la décrépitude
Un dialogue "national" ne peut se
faire sans consensus ou sans compromis. Mais pourquoi donc le dialogue ? Quelles
en sont les raisons? Faudrait-il remettre en mémoire le " Pacte de
Réconciliation du 5 mars 1998 en Centrafrique
"? La non application et le non respect a conduit inévitablement à l'échec,
entraînant des révoltes, des rébellions, des tentatives des coup d'Etat, de la
criminalité organisée, des partisans contre partisans, et des exactions de
toutes sortes. La République Centrafricaine, aujourd'hui, ne peut faire
l'économie d'un débat franc, d'un dialogue sans exclusive. Une campagne
médiatique savamment orchestrée et rassurante ne peut servir de palliatif : il y
a un mal profond qu'il faut extirper, et tous les enfants du pays doivent y
contribuer.
Les morts ne sont plus à compter; la saignée doit s'arrêter. Il est temps de
cesser les querelles de clocher, la course effrénée vers la destruction et
d'épargner ce qui reste encore de vie en Centrafrique. Le comble des
malheurs, le pays est ravagé par le VIH-SIDA. L'Institut Pasteur et le Comité
national de lutte contre le sida ont signalé en décembre 2002 que la
prévalence du VIH dans le pays atteignait 14,8 pour cent, plaçant la RCA au
premier rang des pays les plus touchés par le VIH dans la sous-région et à la
10ème place dans le monde.
Il y a bien longtemps que l'avenir est hypothéqué, et la jeunesse
sacrifiée. Il faudra aussi le méditer et rendre compte un jour. Le jugement de
l'histoire suivra.
Victor BISSENGUE
CENTRAFRIQUE_CRISE: VICHY
ET EXCLUSION TROPICALES...
A Ita ti KODRO, Wakodros, Kodronautes,
Deux textes à méditer sérieusement... sans
nervosité aiguë...
1- Un décret présidentiel vichyste...
2- Un édito anti-national...
Henri GROTHE, Animateur KODRO.
08 mars 2003, 12:55:48
1- DECRET N° 03.049
PORTANT CREATION D’UNE COMMISSION MIXTE CHARGEE DE REHABILITER LES
FONCTIONNAIRES ET AGENTS DE L’ETAT RENTRES D’EXIL
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Unité – Dignité – Travail
DECRET N° 03.049
PORTANT CREATION D’UNE COMMISSION MIXTE
CHARGEE DE REHABILITER LES FONCTIONNAIRES ET AGENTS DE L’ETAT RENTRES
D’EXIL
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
CHEF DE L’ETAT,
Vu la Constitution du 14 janvier 1995 ;
DECRETE :
Art. 1er – Il est créé une Commission Mixte
chargée de réhabiliter les fonctionnaires et agents de l’Etat rentrés d’exil.
Art. 2 :
Cette Commission a pour objet de :
-
recenser les fonctionnaires et agents de l’Etat
rentrés d’exil ;
-
vérifier les circonstances de leur départ en
exil ;
-
entendre les intéressés sur leur volonté réelle
de reprise ou de conversion dans d’autres corps ;
-
proposer leur réintégration dans corps d’origine
ou leur affectation dans un autre corps ;
-
proposer leur réinsertion dans la vie civile.
Art. 3 : La Commission Mixte peut également
recourir au dossier individuel du fonctionnaire ou de l’agent, et entendre
toute personne qu’elle jugera utile pour l’éclairer.
Art. 4 : La Commission est composée ainsi qu’il
suit :
- Président : 1 Magistrat de la Cour de
Cassation
- Vice-Président : 1 Magistrat du Conseil d’Etat
- Rapporteur : Le Conseiller Juridique du
Premier ministre, Chef du Gouvernement
- Membres :
-
un Représentant de la Présidence de la
République ;
-
un Représentant de l’Assemblée Nationale ;
-
un Représentant du Ministère de la Défense
Nationale ;
-
un Représentant du Ministère de la Fonction
Publique ;
-
un Magistrat du Tribunal militaire Permanent ;
-
un Avocat Général près la Cour d’Appel de Bangui
;
-
un Représentant du Barreau ;
-
un Avocat de l’Etat ;
-
un Représentant des Centrales Syndicales.
Art. 5 : Le Procès-Verbal de la Commission Mixte
est établi à chaque séance par le Rapporteur Général, et signé par tous les
membres présents.
Art. 6 : Un rapport général sera établi à la fin
des travaux de la Commission Mixte et transmis au Président de la République,
Chef de l’Etat, pour décision.
Art. 7 : La Commission Mixte déposera son rapport
dans un délai de 03 mois à compter de la nomination de ses membres.
Art. 8 : Le présent Décret qui prend effet à
compter de la date de sa signature, sera enregistré et publié au Journal
Officiel.
Fait à Bangui, le 04 mars 2003
Ange-Félix Patassé
EDITORIAL (06/03/2003)
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QUEL ENJEU AUTOUR
DU DIALOGUE NATIONAL !
Avant même que le
voile ne se lève sur les différents points du dialogue national dont
le peuple centrafricain attend beaucoup de clarifications de la
coordination, la question du lieu où se tiendra ce grand forum
national semble focaliser toutes les attentions, comme si la
finalité du dialogue était de savoir où celui-ci aurait lieu.
Pourtant ce ne sont pas les sujets qui manquent.
Même si selon le côté où l’on se trouve, les questions ne revêtent
pas la même importance, force est de constater que l’amnistie à
accorder aux rebelles et autres condamnés et leur sécurité à Bangui
pendant le dialogue national, a constitué la toile de fond de leur
exigence qui prend des allures de préalable.
Considérant que le dialogue national demeure une solution dont la
mise en œuvre permettrait de parvenir à une normalisation de la vie
politique et sociale, ce qui suppose le retour sur le sol national
de tous les fils du pays pour œuvrer à son développement, il y a
lieu de s’interroger sur cette forme d’exigence qui, à bien des
égards, paraît absurde. A moins que quelque chose ne se cache encore
derrière !
Tenant au dialogue qu’ils veulent voir se tenir coûte que coûte, les
coordonnateurs ont choisi de couper la poire en deux en proposant un
pré-dialogue à l’étranger, afin d’enlever tout prétexte à
d’éventuels blocages. Mais les conséquences immédiates de cette
démarche sont le différé qu’elle impose au vrai dialogue dont les
résultats sont attendus par la communauté internationale pour le
déblocage de la situation financière difficile du pays d’une part,
et le surcoût de ce forum dont le budget risque de s’étirer à
l’infini d’autre part.
Ce compromis d’équilibriste risque à terme de rendre inconfortable
la position de la coordination car il faut craindre la surenchère
constante des familles politiques. Ce ne sont pas les exigences qui
manquent, de quelque bord politique que l’on se trouve.
En s’adonnant à ce jeu de cache-cache, on semble perdre de vue
l’essentiel qui reste la vérité qu’il faut se dire, le mea culpa
qu’il faut faire, le retour au pays, le travail et le respect des
Institutions Républicaines sans lesquelles il n’y a pas d’Etat.Il
est bien révolu le temps des extrémismes sinon le dialogue n’a pas
lieu d’être.
La Rédaction |
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Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 14