Dialogue national: son succès "conditionne le retour de la paix" (Wiltzer)
BANGUI, 16 fév (AFP) - 20h59 - Le ministre français délégué à la coopération Pierre-André Wiltzer a déclaré dimanche à Bangui, à l'issue d'une visite d'une journée, que le succès du dialogue national "conditionne le retour de la paix" et que la force de la Cemac "doit être renforcée".
"Le succès du dialogue national (NDLR: proposé fin novembre par le président Ange-Félix Patassé) conditionne le retour de la paix et la mobilisation de l'aide financière", a déclaré le ministre français lors d'une conférence de presse à la résidence présidentielle, à l'issue d'un entretien avec le chef d'Etat centrafricain.
"Dans cette perspective, a-t-il affirmé, ma visite a pour objectif de porter témoignage de la disponibilité de la France".
"La force de la Cemac (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale) doit être renforcée afin de pouvoir remplir dans sa totalité le mandat qui lui a été confié à Libreville. Une mission militaire française viendra bientôt sur place pour évaluer la situation", a assuré M. Wiltzer.
Décidée lors du sommet Cemac de Libreville le 2 octobre dernier - avant la dernière tentative de coup d'Etat, fin octobre, et le développement de la rébellion-, la force Cemac dispose d'un effectif d'environ 350 militaires gabonais, congolais (Brazzaville) et équato-guinéens.
Son rôle était notamment de prendre la relève du contingent libyen qui assurait la sécurité du président Patassé depuis la précédente tentative de putsch, en mai 2001. Les éléments libyens ont officiellement quitté Bangui fin décembre. La force Cemac devait également assurer une mission d'observation à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique, ce qu'elle n'a pu entamer jusqu'à présent en raison, en particulier, de la situation politico-militaire sur le terrain.
Pour M. Wiltzer, "la RCA est confrontée à des problèmes sérieux dont les interactions appellent des solutions globales".
Outre les problèmes de sécurité, selon lui, la Centrafrique "traverse une crise financière qui affecte cruellement la population. A cette crise d'une ampleur sans précédent dans l'histoire du pays, il n'est de solution qu'à travers un accord avec les institutions financières internationales qui déclencherait lui-même des aides bilatérales".
Rappelant l'existence "de mécanismes appropriés (pour les) pays qui sortent d'un conflit, lesquels ont besoin d'une aide à décaissement rapide", il a précisé que "la France est prête à apporter son concours pour surmonter les blocages et sa contribution dans un cadre global".
M. Wiltzer a évoqué "le problème politique", indiquant que "les Centrafricains sont séparés par un fossé d'appréhensions, de souvenirs cruels et d'aspirations divergentes".
Il a rendu "un vibrant hommage au président Patassé, pour avoirproposé la tenue d'un dialogue national sans exclusive entre toutes les forces vives" et révélé avoir rencontré à Paris les coordonnateurs de ce dialogue.
"Après tant d'épreuves, la Centrafrique se trouve (...) a un tournant crucial (....) Une grande responsabilité pèse sur tous les Centrafricains qui doivent rechercher en commun des solutions à des problèmes qu'on ne peut éluder", a-t-il déclaré.
Outre le président Patassé, M. Wiltzer, qui devait quitter Bangui en fin de journée, s'est entretenu avec le premier ministre Martin Ziguélé, le président de l'Assemblée Nationale Luc-Appollinaire Dondon Konamabaye ainsi que les présidents des groupes parlementaires de la majorité comme de l'opposition.
Visite à Bangui du ministre français délégué à la Coopération
BANGUI, 16 fév (AFP) - 9h39 - Le ministre français délégué à la Coopération Pierre-André Wiltzer est arrivé samedi soir à Bangui pour une visite de travail d'une journée au cours de laquelle il s'entretiendra notamment avec le président Ange-Félix Patassé, a annoncé dimanche la radio nationale.
A son arrivée en provenance de Madagascar, M. Wiltzer a expliqué que sa visite était liée à "la situation que connait en ce moment la RCA" et aux "relations de coopération entre la France et la RCA".
"Je viens prendre contact avec les autorités, le gouvernement, le président de la République, sur la situation que connait en ce moment la RCA", a-t-il dit.
A propos de l'appel lancé par le président Patassé pour le déploiement d'un contingent militaire français en RCA ainsi que sur l'appui apporté par la France à la force de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale), M. Wiltzer a rappelé: "la France apporte son concours entier à la CEMAC. Nous appuyons la force de la CEMAC au point de vue matériel".
Interrogé sur les raisons d'une éventuelle discrimination dans la politique de la France à l'égard de la RCA, le ministre délégué à la coopération a précisé: "il ne faut pas se mettre (dans la tête) l'idée qu'il y a une quelconque discrimination à l'égard de la RCA. Politiquement notre souci est le même. Et la France apporte son aide à chacun de ses partenaires en fonction des besoins".
Début février, le président Patassé avait estimé que, si la France n'envoyait pas de contingent militaire en RCA, il s'agirait d'une discrimination à l'égard de ce pays, comparé à la Côte d'Ivoire où sont déployés environ 3.000 soldats français.
Les deux pays sont confrontés depuis quelques mois à une rébellion qui divise dans les deux cas ces pays en deux.