Plainte contre Patassé: "démarche malhonnête" de la FIDH (gouvernement)

BANGUI, 14 fév (AFP) - 13h15 - Le gouvernement centrafricain a qualifié vendredi de "démarche malhonnête" la plainte pour "crimes de guerre" déposée contre le président centrafricain Ange-Félix Patassé par la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) devant la Cour pénale internationale (CPI).

"La démarche de la FIDH est malhonnête parce qu'on ne peut pas orienter des investigations dans un sens unique. C'est malhonnête", a déclaré lors d'une conférence de presse à Bangui le ministre d'Etat, porte-parole du gouvernement centrafricain, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou.

"Les exactions commises dans les zones occupées par les rebelles ne constituent pas des crimes aux yeux de la FIDH", a déploré le porte-parole du gouvernement centrafricain.

"L'Etat va s'organiser et nous irons à la procédure. Nous sommes un Etat organisé qui a ses institutions", a ajouté M. Koyambounou, se demandant si la FIDH avait porté plainte contre M. Patassé "en tant que chef d'Etat, ou contre le citoyen Patassé?".

La FIDH a annoncé jeudi avoir déposé une plainte pour "crimes de guerre" auprès de la CPI contre le président Patassé, son allié Jean-Pierre Bemba, chef du Mouvement de libération du Congo (MLC, rébellion), et Abdoulaye Miskine, un Tchado-centrafricain chargé par le président centrafricain de "sécuriser" la frontière Tchad-RCA fin 2001 et courant 2002.

Elle les accuse d'être responsables d'exactions sur des civils de la capitale centrafricaine Bangui, après l'échec de la tentative de coup d'Etat menée le 25 octobre dernier par les rebelles de l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé.

Selon M. Koyambounou, les exactions prêtées aux rebelles du général Bozizé "ont commencé bien avant l'arrivée des +amis+ du MLC du président Bemba", venus de République démocratique du Congo (RDC) voisine soutenir le régime menacé du président Patassé, a affirmé le ministre d'Etat centrafricain.

"Entre le 25 octobre et l'arrivée des combattants du MLC, les rebelles (centrafricains) ont commis des exactions à Bangui. Et lorsqu'ils ont été chassés par nos forces, a ajouté M. Koyambounou, ils se sont retirés dans certaines provinces où ils ont commis des crimes bien plus graves."

"A Kabo (extrême-nord de la RCA), a rapporté le ministre centrafricain, ils ont ligoté un notable qui est un vieillard sur le capot d'un véhicule, et l'ont traîné dans cette position dans toute la ville, avant de le fusiller en public. Ensuite son corps a été jeté dans un puits. Il y a beaucoup de cas que je ne pourrais pas tous citer", a-t-il assuré.


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