Le recentrage du gouvernement et les mouvements au sein de l'armée en perspective du dialogue en Centrafrique
En attendant l'heure de vérité, les nouvelles recettes politiques se précisent : des cabinets concoctent réajustement et replâtrage
Réajustement du gouvernement Ziguélé, de l'Etat-Major des FACA
et des services de sécurité.
Aux termes d'un décret signé ce jour par le Président Ange Félix Patassé, le
gouvernement du Premier Ministre Martin Ziguélé a subi un léger réaménagement au
niveau de certains départements tels que les ministères de la Défense nationale,
de l'Intérieur et de la Sécurité Publique ainsi que celui des Affaires
Etrangères et le Secrétariat Général du Gouvernement.
L'Etat-Major des Forces Armées Centrafricaines a également connu quelques
changements importants de titulaires.
C'est ainsi que Martial Béti-Marace remplace Georges Agba Otikpo Mézodé aux
Affaires Etrangères,lequel devient Conseiller Diplomatique du Chef de l'Etat;
Jacquesson Mazette refait son entrée au gouvernement au Ministère de l'Intérieur
et de la Sécurité Publique, secondé du député de Kaga-Bandoro 2, Langou Abraham
comme ministre délégué chargé de l'Administration du Territoire; le Général
Maurice Régonessa revient au gouvernement à la Défense Nationale, secondé par le
Lieutenant-Colonel Jérôme BOUBA comme Ministre délégué chargé de la
Restructuration des Armées; Marcel Loudégué succède à Béti-Marace au Secrétariat
Général du Gouvernement. Le reste du gouvernement, sans changement.
Le colonel Antoine Gambi précédemment Directeur Général de l'Intendance
Militaire, est nommé Chef d'Etat-Major Général des Faca en remplacement du
Général Ernest Bétibangui décédé en décembre dernier.
Le colonel Dieudonné Sérégaza, précédemment Chef d'Etat-Major de l'Armée de
Terre, devient Sous-Chef d'Etat-Major Général des Faca en remplacement u général
André Mazi qui entre au cabinet militaire du Président de la
République comme Conseiller.
Le colonel Aimé Kassa est élevé au grade de Général de division.
Le général françois Sylvestre Yangongo rejoint le cabinet militaire de la
Présidence comme Conseiller.
Le Contrôleur Général de police Jérôme Ngbissiatilou est nommé Directeur Général
à la Présidence de la Direction Générale de la Documentation d'Etat (DGDE) en
remplacement de Jean-Claude Dobanga.
Le contrôleur Général de Police Martin Sabanglé devient quant à lui, Directeur
Général de la Police.
Bangui, 17 janvier 2003
Remaniement limité en Centrafrique, en attendant le dialogue
BANGUI, 17 jan (AFP) - 13h53
- Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a procédé jeudi à des nominations ministérielles et militaires limitées, qui sanctionnent les carences constatées lors de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre, en attendant un dialogue national dont les contours tardent à se dessiner.Principal enseignement: le président Patassé, confronté à une crise politico-militaire et sociale sans précédent, dans un pays occupé en grande partie par les rebelles de l'ancien chef d'état-major François Bozizé, a maintenu sa confiance au Premier ministre et ministre des Finances, Martin Ziguélé.
A défaut de nommer un gouvernement d'ouverture ou de révolutionner son équipe, le chef de l'Etat centrafricain semble avoir ainsi résisté aux "faucons" de son entourage.
Martin Ziguélé est réputé partisan d'une application stricte des Accords de Libreville d'octobre 2002, destinés à apaiser la tension entre RCA et le Tchad voisin et à favoriser un règlement en profondeur des divisions d'une société centrafricaine au bord de l'anarchie.
Il aurait obtenu la nomination aux Affaires étrangères d'un de ses proches, Martial Beti Marace, à qui revient la délicate mission d'arrondir les angles avec le Tchad, accusé par la RCA d'avoir soutenu le coup d'Etat du 25 octobre.
Le remaniement limité, (six portefeuilles sur 27 ont changé de mains) annoncé jeudi, a surtout sanctionné la carence des titulaires de la Défense et de l'Intérieur et de leurs ministres délégués, pendant ce dernier coup de force.
En novembre, l'Assemblée nationale centrafricaine, majorité et opposition confondue, avait réclamé des sanctions à l'encontre de ces responsables n'ayant pu empêcher la progression sur 700 km des partisans du général Bozizé venus attaquer la capitale, Bangui.
Le président Patassé a finalement donné raison aux parlementaires irrités de son parti, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).
Le président du groupe parlementaire MLPC, Jacquesson Mazette, fait ainsi son entrée au gouvernement, au poste de ministre de l'Intérieur.
Ce syndicaliste de renom, considéré comme un modéré du parti, attaché au respect des droits de l'Homme, sera notamment chargé de redynamiser des services de renseignement très décriés depuis la tentative de coup d'Etat du 28 mai 2001. Il n'aura pas la tâche facile dans ce département fortement politisé, où les décisions sont prises au niveau du MLPC.
Le chef de l'Etat centrafricain semble également avoir voulu redonner une petite chance à une armée en totale déliquescence, qui a totalement perdu sa confiance au fil des trois mutineries militaires de 1996-97 et tentatives de putsch de 2001 et 2002.
Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 1993, il a ainsi nommé au ministère de la Défense un militaire de carrière, le général Maurice Regonessa, réputé pour son sérieux mais contesté par une partie de son entourage.
La nomination du colonel Antoine Gambi comme chef d'état-major général des Forces armées centrafricaines (FACA) constitue également une relative surprise.
Il s'agit en effet d'un membre de l'ethnie minoritaire sudiste Yakoma, celle de l'ex-président et plus acharné adversaire politique de M. Patassé, le général André Kolingba, condamné à mort par contumace en 2002 pour le coup d'Etat avorté du 28 mai 2001.
Longtemps surreprésentés au sein des FACA, les militaires yakomas ont été à la pointe des mutineries de 1996-97 et du putsch manqué de 2001. Plusieurs centaines d'entre eux sont aujourd'hui en exil.
Volonté d'apaisement et prudence semblent avoir dicté ces nominations à la défense, alors que les FACA, très démotivées, ont de nouveau témoigné des signes flagrants d'indiscipline par leurs tirs nourris d'armes automatiques pendant les fêtes de fin d'années, malgré les fermes consignes qu'elles avaient reçues.
Nouveaux ministres de la Défense et de l'Intérieur en Centrafrique
BANGUI, 16 jan (AFP) - 19h13 - Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, a nommé jeudi de nouveaux ministres de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, à l'occasion d'un remaniement ministériel, a-t-on appris de source officielle à Bangui.
Le chef de l'Etat a également partiellement remanié la hiérarchie militaire, en nommant notamment le colonel Antoine Gambi chef d'état-major des Forces armées centrafricaines (FACA), à la place du général Ernest M'Bétibangui, décédé de maladie en décembre, a annoncé la radio nationale.
Ces changements ministériels et militaires interviennent alors que la Centrafrique a été durement éprouvée en deux ans par deux tentatives de coup d'Etat, le 28 mai 2001 et le 25 octobre 2002.
Les rebelles du général François Bozizé, auteur de la seconde tentative de coup d'Etat, occupent depuis début novembre une partie du territoire.
L'armée centrafricaine a atteint un tel degré de déliquescence que le régime de Bangui n'a dû son maintien lors de ces deux tentatives qu'à l'aide de militaires libyens et des rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba.
Cinq nouveaux ministres entrent au gouvernement tandis que le Premier ministre et ministre des Finances, Martin Ziguélé, est maintenu dans ses fonctions, selon un décret présidentiel lu à la radio nationale.
Le ministre de la Défense Pierre Angoi cède sa place au général de brigade Maurice Régonessa, un ancien ministre de l'Intérieur.
Au ministère d'Etat à l'Intérieur, Joseph Mozoulé est remplacé par Jacquesson Mazette, qui présidait le groupe parlementaire du parti présidentiel, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).
Le ministère des Affaires étrangères, détenu par Agba Otikpo Mézodé, une personnalité indépendante ayant soutenu la candidature de M. Patassé à la présidentielle de 1999, revient à Martial Beti Marace, jusqu'alors ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement. M. Mézodè devient conseiller diplomatique du chef de l'Etat.
Les ministres délégués à l'Intérieur, Cyrus Emmanuel Sandy, et à la Défense, Yavier Sylvestre Yangongo, sont remplacés respectivement par un député MLPC, Espéré Abraham Langou et par le lieutenant-colonel Jérome Bouba.
Le général Yangongo est nommé conseiller du chef de l'Etat en matière de restructuration des Forces armées.
Un autre député MLPC, Marcel Loudégué, est nommé ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement.
Ce remaniement marqué par des changements aux postes sensibles de la Défense et de l'Intérieur apparaît comme la conséquence logique de la tentative du coup d'Etat du 25 octobre à Bangui par les rebelles du général Bozizé.
L'Assemblée nationale centrafricaine avait interpellé le gouvernement en novembre à propos "des manquements graves" de ces administrations.
Les députés, de la majorité comme de l'opposition, avaient stigmatisé le fait que les rebelles avaient attaqué Bangui après avoir parcouru sans être inquiétés les 700 km séparant la capitale centrafricaine de la frontière tchadienne d'où ils étaient partis.
La nomination au poste de chef d'état-major des armées du colonel Gambi est une relative surprise, s'agissant d'un militaire Yakoma, l'ethnie de l'ancien président Kolingba, condamné à mort par contumace pour le putsch avorté de mai
Ce quinquagénaire réputé pour son ouverture d'esprit et ses qualités intellectuelles sera secondé par le colonel Dieudonné Sérégaza, nommé chef d'état-major général-adjoint, à la place du général André Mazi, qui devient conseiller militaire du président Patassé.
Nomination d'un nouveau chef d'état-major des armés en Centrafrique
BANGUI, 16 jan (AFP) - 18h05 - Le président Ange-Félix Patassé a nommé jeudi le colonel Antoine Gambi au poste de chef d'état-major général des Forces armées centrafricaines (FACA), en remplacement du général de Brigade Ernest M'Bétibangui, décédé en décembre, a annoncé la radio nationale.
Antoine Gambi appartient à l'ethnie minoritaire yakoma, comme l'ancien président centrafricain et adversaire politique de M. Patassé, André Kolingba. Il avait été le ministre de l'Education nationale en 1981 de M. Kolingba avant d'être nommé ambassadeur en Egypte.
Ce quinquagénaire est réputé d'une ouverture d'esprit et d'une qualité intellectuelle qui en font l'une des personnalités les plus respectées au sein d'une armée centrafricaine en totale déliquescence.
Il sera secondé par le colonel Dieudonné Sérégaza, chef d'état-major général-adjoint, qui remplace le général André Mazi, nommé conseiller militaire du président Patassé, selon le même décret.
Un autre texte nomme le général de Division Xavier Sylvestre Yangongo au poste de conseiller du chef de l'Etat en matière de restructuration des armées.
Le général Aimé Kassa, un Yakoma qui fut chef d'état-major des armées sous le régime Kolingba puis conseiller militaire du président Patassé, est pour sa part élevé à titre exceptionnel au rang de général de Brigade.
Ces changements au sein de la hiérarchie militaire surviennent alors que la République centrafricaine a été le théâtre de deux tentatives de coup d'Etat militaires en deux ans, le 28 mai 2001 et le 25 octobre 2002.