Près de 3.500 Tchadiens ont fui les combats en Centrafrique
N'DJAMENA, 19 fév 2003 (AFP) - 20h21 - Près de 3.500 Tchadiens ont fui ces derniers jours la Centrafrique, où les forces alliées au président Ange-Félix Patassé ont lancé une offensive contre les rebelles du général centrafricain François Bozizé, a-t-on indiqué mercredi de source officielle à N'Djamena.
Une délégation ministérielle tchadienne comprenant le ministre de la Sécurité publique et de l'immigration et celui de la Communication s'est rendue dans la journée à la frontière tchado-centrafricaine pour rencontrer ces déplacés.
Selon une source proche de la délégation, 3.445 Tchadiens ayant fui la Centrafrique ont été recensés à la frontière, dont 2.725 à Kaba-Roanga et 725 à Goré.
"Le ministre de la Sécurité publique et de l'Immigration a exprimé sa compassion pour ces Tchadiens qui ont fui les localités centrafricaines de Bozoum, Paoua et Sibbut", a précisé cette source ayant requis l'anonymat.
Le ministre tchadien a également indiqué lors de cette visite que le président Idriss Deby invitait "tous les Tchadiens de l'étranger à regagner le pays", selon cette source.
Les forces soutenant le régime du président Patassé, essentiellement des rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) et des mercenaires rwandais ont lancé depuis jeudi dernier une vaste offensive à l'intérieur de la RCA.
Ils sont parvenus à reprendre successivement aux rebelles centrafricains les villes de Sibut (155 km au nord de Bangui), Bozoum (357 km au nord-ouest de Bangui), puis Kaga Bandoro, selon des informations recueillies à Bangui.
Le président Patassé a de son côté annoncé mercredi à Paris que la préfecture de Bossangoa (305 km au nord de Bangui), ville natale du général Bozizé et fief de sa rébellion depuis novembre, avait également été reprise dans la matinée.
Selon des témoignages parvenant des zones centrafricaines "libérées", les alliés du président Patassé se livreraient à des exactions contre les civils suspects de sympathie pour les rebelles de Bozizé, en particulier les ressortissants tchadiens.