Crimes de guerre: Jean-Pierre Bemba rejette les accusations de la FIDH
KIGALI, 15 fév (AFP) - 6h33 - Le chef du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, a rejeté vendredi la plainte pour crimes de guerre en République centrafricaine portée jeudi contre lui auprès de la Cour pénale internationale (CPI) par la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
"Ce sont des procès d'intention à caractère politique", a réagi M. Bemba, soulignant que le siège de la FIDH se trouve en France. "La France n'a jamais avalé notre intervention en Centrafrique", a-t-il déclaré vendredi soir à l'AFP.
"Je défie qui que ce soit de dire que Jean-Pierre Bemba ait violé une seule fille en Centrafrique, et je défie qui que ce soit de dire que j'aie donné l'ordre d'aller violer", a-t-il ajouté.
La FIDH a annoncé jeudi avoir saisi pour la première fois la naissante CPI au sujet des exactions commises à Bangui contre des civils centrafricains et tchadiens par les forces loyalistes au président Ange-Félix Patassé, lors de la répression de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre 2002.
Les hommes du Mouvement de libération du Congo, une rébellion de la RDCongo dirigée par M. Bemba, ont été envoyés en Centrafrique pour aider M. Patassé à faire face à la tentative montée par le général centrafricain François Bozizé, a confirmé M. Bemba.
"En ce qui nous concerne nous sommes intervenus à la demande du président Patassé pour défendre son régime démocratiquement élu", a--il expliqué.
Il a affirmé avoir arrêté huit de ses propres hommes pour des cas de pillages commis en Centrafrique. Ils purgeraient actuellement leur peine à Gbadolite (nord de la République démocratique du Congo, RDC), le quartier-général du MLC, selon lui.
Le procès de 27 autres membres du MLC et d'un mouvement allié, accusés d'avoir commis des atrocités sur des civils dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), doit s'ouvrir à Gbadolite le 18 février.
M. Bemba a assuré que si des éléments du MLC étaient identifiés comme ayant commis des viols ou d'autres exactions en Centrafrique, ils seraient interpellés. Mais pour l'instant personne ne semble disposer de preuves contre eux, a-t-il souligné.
"En ce qui concerne les allégations de viols j'ai écrit au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le général Cissé, à ce propos et il m'a répondu le 17 janvier me disant qu'il n'avait aucun élémént et qu'il attendait qu'une enquête soit ouverte entre le Tchad et la Centrafrique", a déclaré M. Bemba.
M. Bemba avait annoncé jeudi que ses hommes doivent commencer leur retrait de la Centrafrique samedi comme prévu.