Le gouvernement centrafricain rejette les allégations liées aux violations de droits et annonce la repris de six villes : Bozoum, Sibut, Kaga Bandoro et Grimari, Bossangoa
NAIROBI, 21 février 2003
Nations Unies (IRIN) - Le porte-parole du gouvernement de la
République centrafricaine (RCA), Gabriel Jean Edouard
Koyambounou, a rejeté ce jeudi les allégations selon lesquelles
les troupes loyalistes et leurs alliés congolais ont perpétré
desviolations des droits de l'homme en reprenant aux mains des
rebelles des villes du nord du pays.
Dans un communiqué lu sur les ondes d'une station de radio
officielle, M. Koyambounou a déclaré qu'il fallait faire une
distinction entre les personnes déplacées à l'intérieur de
leur pays, citoyens innocents, et les jeunes drogués recrutés
par les rebelles fidèles à François Bozizé, l'ancien chef
d'état-major de l'armée centrafricaine. Dans une déclaration
antérieure, M. Koyambounou avait précisé que les victimes
étaient des complices rebelles.
Les troupes du gouvernement ont lancé, le 13 février, une
contre-offensive contre les rebelles, reprenant les villes de
Bozoum (à 384 km au nord-ouest de la capitale, Bangui), Sibut,
Kaga Bandoro et Grimari (respectivement à 184 km, 342 km, et 305
km au nord-est de Bangui), et Bossangoa (à 305 km au nord de
Bangui). Bossangoa, le lieu de naissance de Bozizé, était le
fief des rebelles avant d'être repris mercredi par l'armée
régulière.
Depuis la reconquête de ces villes, le gouvernement et les
forces alliées auraient commencé à faire la chasse aux
Tchadiens, aux Musulmans et à tout citoyen centrafricain
soupçonné de complicité avec la rébellion, selon grand nombre
d'informations. Des milliers d'habitants auraient fui les combats
en direction du sud du Tchad.
M. Koyambounou a affirmé que ces opérations ne visent « aucune
ethnie, moins encore une communauté étrangère vivant sur notre
territoire ».
Le gouvernement a réfuté ces accusations quelques jours après
qu'une association française de défense des droits de l'homme,
la Fédération internationale des droits de l'homme, a porté
plainte auprès du Tribunal pénal international contre le
président de la RCA, Ange-Félix Patassé, Jean-Pierre Bemba (le
chef du Mouvement de libération du Congo, un mouvement rebelle
de la République démocratique du Congo combattant aux côtés
du gouvernement de la RCA) et Abdoulaye Miskine (ancien chef
rebelle tchadien présumé, aujourd'hui partisan de Patassé),
les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Au micro de Radio Centrafrique, le ministre des affaires
intérieures, Jacquesson Mazette, s'est efforcé jeudi de
rassurer les communautés tchadienne et musulmane vivant en RCA,
leur garantissant une totale protection de la part du
gouvernement. Il a, ensuite, enjoint à l'ensemble des autorités
administratives dont les zones ont été libérées, de
réintégrer immédiatement leurs fonctions.