Reprise des combats en Centrafrique (rebelles)
LIBREVILLE, 17 fév (AFP) - 17h21 - Les combats ont repris depuis jeudi entre la rébellion centrafricaine et les forces loyalistes, qui sont appuyées par des miliciens rwandais, a affirmé lundi à l'AFP le capitaine Parfait Mbaye, porte-parole de la rébellion, contacté par téléphone depuis Libreville.
Interrogées à la fois sur la situation militaire et sur la présence de miliciens rwandais, les autorités centrafricaines se sont refusées à tout commentaire.
"En plus des hommes de (Jean-Pierre) Bemba (chef d'un mouvement rebelle de RDCongo qui soutient le régime de Bangui), nous avons face à nous un contingent de 400 à 500 Rwandais", a déclaré le capitaine Mbaye.
Face à la pression adverse, les rebelles, qui sont parvenus en trois mois à couper le pays en deux et contrôlent de vastes régions au nord et au nord-ouest, ont "décroché" des localités de Sibut et Bozoum depuis la reprise des combats jeudi dernier, a-t-il dit.
Sibut se trouve à 155 km au nord de Bangui et Bozoum à 357 km au nord-ouest de la capitale centrafricaine.
M. Bemba dirige un mouvement rebelle de République démcoratique du Congo, le Mouvement de libération du Congo (MLC), implanté à la frontière avec la RCA. Le président Ange-Félix Patassé avait fait appel à ces rebelles congolais pour repousser la dernière tentative de coup d'Etat dont il a été victime, fin octobre.
Des témoins ont déjà fait état ces dernières semaines de la présence de Rwandais parmi les forces loyalistes.
"Les FACA (Forces armées centrafricaines) sont présentes (dans les combats), mais en nombre réduit. Et ceux qui vont vraiment au feu, ce sont les hommes du MLC et les Rwandais", a affirmé le capitaine Mbaye, précisant avoir fait des prisonniers parmi ces derniers.
Ces Rwandais "disent qu'ils ont été recrutés par le MLC pour le compte de Patassé. Ce sont des ex-FAR (Forces armées rwandaises), mélangés à des miliciens interahamwe", a assuré le porte-parole selon lequel l'objectif est clair: "Bemba annonce le retrait (de RCA) de ses troupes qui sont remplacées sur le terrain par les Rwandais. C'est une substitution".
Un premier contingent du MLC, d'environ 150 hommes, a quitté Bangui samedi pour la ville de Zongo (RDC). Le nombre de ces miliciens en RCA est évalué à 1.500 hommes par M. Bemba, mais les rebelles les estiment entre 2.000 et 2.500.
Pour la rébellion, alors que le chef d'Etat centrafricain parle de "dialogue national", "il a choisi l'option militaire". "Nous avons entendu le porte-parole du gouvernement déclarer samedi à la radio nationale: +Nous irons au dialogue avec toutes nos préfectures reconquises+. C'est clair", a estimé le capitaine Mbaye.
Pour preuve de cette "option militaire", le porte-parole de la rébellion a affirmé que les coordonnateurs chargés d'organiser ce dialogue, arrivés en France il y a une dizaine de jours pour y rencontrer les opposants, n'y ont toujours pas pris contact avec les représentants des rebelles. "Patassé les a stoppés car il veut une victoire militaire", a-t-il conclu.