Pour plus de détails sur la présentation de la République Centrafricaine
Rappel de l'événement de mars 2003 du15 au28
--MARS 2003--
- 15: L'ancien chef d'état-major, le général François Bozizé, entré en rébellion en novembre 2001, renverse le président Ange-Félix Patassé, au pouvoir depuis 1993. L'avion du président Patassé, qui devait regagner Bangui en provenance de Niamey est dérouté vers Yaoundé.
Pillage de résidences abandonnées par des dignitaires du régime, dont celle du président. Des édifices publics, commerces et entreprises sont pillés, parfois saccagés, tout comme des ministères, dans les 48 heures suivant le coup d'Etat.
La France condamne "toute tentative armée de renverser un chef d'Etat légitimement élu".
- 16: Les rebelles contrôlent tous les points stratégiques:
palais présidentiel, aéroport, radio-télévision, grandes
avenues.
Le général Bozizé s'autoproclame "président de la République" par la voix de son porte-parole. Il annonce ensuite la suspension de la Constitution, la dissolution de l'Assemblée nationale, le limogeage du gouvernement, ainsi qu'une transition consensuelle associant "toutes les forces vives de la nation".
- 17: Les instances africaines condamnent le coup d'Etat. Le
Niger appelle au "rétablissement de l'ordre
constitutionnel".
La France appelle au dialogue politique "véritable et sans exclusive". Elle déploie 300 soldats sur l'aéroport de Bangui pour contrôler son accès et permettre l'évacuation des étrangers.
- 18: Le président autoproclamé reçoit les premiers
émissaires des pays voisins, les ministres des Affaires
étrangères du Congo-Brazzaville et du Gabon.
- 19: Arrivée des premiers militaires tchadiens. 400 Tchadiens
sont depuis déployés à Bangui, officiellement en renfort des
310 hommes de la force de la Communauté économique et
monétaire d'Afrique centrale (Cémac).
La Concertation des partis politiques de l'opposition (CPPO) apporte "tout son soutien aux axes tracés par le nouveau régime".
- 20: Le président de la CPPO, Abel Goumba, estime que les
"patriotes en armes" du général Bozizé ont
"débarrassé le pays d'un dictateur" et affirme que le
renversement du président Patassé n'est "pas un coup
d'Etat".
Le président autoproclamé rencontre les représentants des partis politiques.
- 21: Le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de
l'ancien chef de l'Etat André Kolingba apporte son soutien au
général Bozizé.
Le président déchu Patassé arrive à Lomé, en compagnie de son épouse, d'origine togolaise, et de ses enfants.
La Cémac décide de maintenir sa force, de la doter d'un nouveau mandat et de renforcer ses effectifs. Elle s'engage "à accompagner le processus de transition pour un retour à l'ordre constitutionnel".
- 22: Opération de police pour récupérer les biens pillés.
- 23: Abel Goumba est désigné nouveau Premier ministre.
Mise en place des structures d'"exercice provisoire" des pouvoirs publics. Ce deuxième "acte constitutionnel", après celui permettant au général Bozizé de légiférer par ordonnance, définit les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
- 25: Abel Goumba annonce que son gouvernement sera formé en
début de semaine prochaine et comprendra "toutes les
tendances" politiques.
- 26: Retrait du contingent équato-guinéen de la Cémac.
- 27: Les premiers exilés politiques commencent à regagner le
pays, avec notamment l'arrivée de Karim Meckassousa, le chef de
la Coordination des patriotes centrafricains, la branche
politique de l'ex rébellion du général Bozizé, Le président
du Forum pour la démocratie et la modernité (Fodem), Charles
Massi, en exil en France et condamné à mort par contumace,
annonce son retour le week-end prochain.
- 28: Des dizaines de milliers de personnes envahissent les rues
de Bangui en soutien au général Bozizé. Abel Goumba déclare
que la Centrafrique est en train de vivre une
"renaissance".
BANGUI, 28 mars 2003 (AFP) - 14h32 - La Centrafrique, où le général François Bozizé a pris le pouvoir le 15 mars, a été durement éprouvée depuis 1996 par des mutineries militaires et tentatives de coup d'Etat à répétition, sur fond de profonde crise socio-économique.
L'ancien président Ange-Félix Patassé, qui était au pouvoir depuis 1993, a trouvé refuge au Cameroun, puis au Togo.
- SITUATION GEOGRAPHIQUE: Pays de 622.984 km2 enclavé au coeur
de l'Afrique centrale. Limitrophe du Tchad au nord, du Soudan à
l'est, de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre)
et du Congo-Brazzaville au sud et du Cameroun à l'ouest.
- POPULATION: 3,7 millions d'habitants.
- CAPITALE: Bangui.
- LANGUES: Français et sango (officielles).
- RELIGIONS: Animistes, chrétiens, musulmans.
- HISTORIQUE-REGIME: L'Oubangui-Chari, ancienne colonie française, acquiert son indépendance en décembre 1958. Mais son premier chef de l'Etat, Barthélémy Boganda, est tué quatre mois plus tard dans un accident d'avion. Son successeur, David Dacko, est renversé le 31 décembre 1965 par Jean-Bedel Bokassa, qui se fait élire président à vie puis couronner empereur en 1977. Il est renversé en 1979 et David Dacko reprend le pouvoir avant d'être renversé deux ans plus tard par le général André Kolingba. En 1991, le multipartisme est proclamé. En 1993, Ange-Félix Patassé arrive au pouvoir au terme d'un processus électoral pluraliste, puis est réélu au premier tour de la présidentielle de 1999 avec 51,63% des voix lors d'un scrutin contesté.
Une Constitution a été adoptée en 1995, prévoyant notamment une décentralisation.
La Centrafrique a connu en 1996/97 trois mutineries successives
d'une partie de l'armée, avant un coup d'Etat manqué en mai
2001, attribué à l'ancien président André Kolingba. Une
nouvelle tentative de coup d'Etat a eu lieu à Bangui en octobre
2002 déclenchée par des partisans de l'ancien chef
d'état-major, le général François Bozizé, entré en
rébellion en novembre 2001.
Le 15 mars dernier, le président Patassé a été renversé à la faveur d'un coup d'Etat par le général Bozizé. Celui-ci s'est autoproclamé "président de la République" puis a annoncé la dissolution de l'Assemblée et du gouvernement, la suspension de la Constitution et une transition consensuelle associant "toutes les forces vives de la nation".
- ECONOMIE: Pays à 80% rural: coton, café, tabac. Or et
diamants (principale ressource) et bois.
Mais la Centrafrique est malgré ses énormes richesses potentielles, l'un des pays les plus pauvres du monde. Avant la création de la rebellion, les deux tiers de la population vivaient déjà dans une "pauvreté absolue", selon l'ONU, qui estime que, "contrairement à de nombreux pays au sud du Sahara, la pauvreté humaine s'est accentuée aux cours des dix dernières années". "L'ampleur de l'analphabétisme, la malnutrition, la dégradation de l'état de santé aggravée par la pandémie de sida et le faible revenu sont les principaux aspects" de cette pauvreté, selon l'ONU. Cette situation s'est encore dégradée avec les combats de ces derniers mois.
+ PNB: 280 dollars par habitant (Banque mondiale, 2000).
+ DETTE EXTERIEURE: 872 millions de dollars (BM, 2000).
- FORCES ARMEES: En février dernier, une source militaire
estimait les effectifs des forces armées (FACA) à "environ
3.000 à 4.000 hommes, incluant le millier de gendarmes et
l'Unité de sécurité présidentielle (USP)".
En 2000, un Bureau d'observation des Nations unies (Bonuca) a
été mis en place, après le départ de la Mission des Nations
unies (Minurca), qui avait elle-même succédé en 1998 à une
force africaine, la Misab.
Des contingents d'une force de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) ont remplacé, depuis fin 2002, le contingent libyen qui assurait la protection de l'ex-président Patassé. Après le coup d'Etat du 15 mars, 400 militaires tchadiens se sont déployés à Bangui, officiellement en renfort des 310 hommes de la force de la Cémac. Depuis, la Guinée équatoriale a retiré son contingent de 30 militaires.
(Actualité Centrafrique de sangonet - Spécial 15 mars 2003 - rappel et situation)