Les enseignants de la République Centrafricaine déplacés rentrent chez eux

BANGUI, 19 mai 2003, Nations Unies (IRIN) - 600 personnes déplacées à l'intérieur de leur pays dont 400 enseignants et leurs familles sont rentrées chez elles samedi, en provenance de Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA), selon une directive gouvernementale imposant la réouverture des écoles.

Le ministre de l'éducation, Bevarah Lala, a annoncé le 12 mai que le gouvernement a prévu sept camions, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), pour le transport des enseignants et de leurs élèves vers leur région.

« L'ensemble de cette opération a coûté 26 000 dollars, » a confié samedi Sophie Ndanguere, responsable au sein d'UNICEF du programme d'éducation.

Elle a ajouté que les enseignants et les élèves déplacés dans les villes et villages de province pourraient également bénéficier de cette initiative de transport, qui doit se poursuivre jusqu'à dimanche.

Les écoles du nord du pays sont fermées depuis octobre 2002, après que les combattants fidèles au dirigeant actuel de la RCA, François Bozizé, ont envahi la région pour combattre les forces gouvernementales du président Ange-Félix Patassé. Tandis que les enseignants et élèves du nord du pays ont fui leur habitation pour échapper aux affrontements, les enseignants, dans d'autres parties du pays, ont lancé des mouvements de grève pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaire.

A l'issue d'un accord conclu avec le gouvernement au mois d'avril et après le versement de leur salaire ce mois-ci, les enseignants ont repris le travail le 2 mai, à l'exception du nord qui attendait encore le retour de ses enseignants déplacés par le conflit.

« Dans certains villages, les écoles fonctionnent normalement, » a indiqué samedi à IRIN Jonas Guezewane, directeur au Ministère de l'Education.

Il a précisé que les écoles des villes de province ont été pillées mais pas détruites, et qu'elles pourraient rouvrir rapidement, avec le soutien des partenaires de développement.

«La Coopération française a offert la semaine dernière des fournitures scolaires d'une valeur de six millions de francs CFA [10 000 dollars], » a annoncé M. Guezewane. Il a ajouté que la plus grande partie de cette aide a été affectée aux écoles des régions touchées par la guerre.

Sophie Ndanguere a indiqué qu'UNICEF avait également offert des fournitures pour faciliter la reprise de l'enseignement sur l'ensemble du pays, précisant que dans les deux semaines à venir, chaque enseignant recevra une boîte de craies, des cahiers et des stylos. Quant aux élèves, ils recevront des cahiers et des stylos.

Bien que les enseignants et les élèves aient commencé à revenir dans leur région, le syndicat des enseignants continue de réclamer au gouvernement une amélioration de la sécurité nationale. Appolinaire Kouni, président de l'Interfédérale des enseignants de Centrafrique - une organisation coiffant cinq syndicats d'enseignants - a déclaré samedi à IRIN que les enseignants sont plus enclins à rentrer depuis la nomination dans les provinces de commandants militaires, une décision du dirigeant de la RCA, François Bozizé, annoncée mardi dernier.

« Nous voulons que le gouvernement envoie des gendarmes et des policiers, » a indiqué M. Kouni.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16