Omar Bongo: le général Bozizé "peut venir me voir"
LIBREVILLE, 10 avril 2003 (AFP) - 19h39 - Le président centrafricain autoproclamé François Bozizé, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat le 15 mars, "peut venir me voir", a déclaré jeudi à l'AFP à Libreville le président gabonais Omar Bongo.
"Il peut venir me voir, il n'y a pas de problème", a-t-il dit. Evoquant le tandem formé par le général Bozizé et son Premier ministre Abel Goumba, qu'il connaît tous les deux, a-t-il souligné, le chef d'Etat gabonais a ajouté: "on est là (disponible) pour essayer de leur prodiguer des conseils".
Le président Bongo a concédé que le coup d'Etat du 15 mars, renversant un de leurs pairs, avait placé les chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) "dans une situation très difficile" et qu'ils avaient envisagé plusieurs éventualités à ce sujet sans finalement rien entreprendre.
Le ministre gabonais des Affaires étrangères, Jean Ping, s'est rendu à deux reprises à Bangui depuis le changement de régime, tandis que le fils du président, Ali Bongo, est également allé lundi dans la capitale centrafricaine en sa qualité de ministre gabonais de la Défense.
"Il reste toujours un point obscur, a souligné le coordonateur de la force de paix de la Cémac en Centrafrique: ils (les Centrafricains) ne peuvent pas voter, ni assister à toutes les réunions. Il faut des élections" avant que la Centrafrique puisse retrouver sa place dans les instances africaines, a-t-il dit en substance.
Le président gabonais a également indiqué que la Cémac, actuellement présidée par le Congolais Denis Sassou Nguesso, "allait faire le point" prochainement sur la Centrafrique, la force de la Cémac, dont le mandat doit être redéfini après le renversement du président Ange-Félix Patassé, ainsi que sur le nombre de Tchadiens qui seront finalement intégrés à cette force.
Déployée en décembre à Bangui, la force de la Cémac compte actuellement environ 300 hommes auxquels s'ajoutent 500 militaires tchadiens, arrivés après le coup d'Etat, et dont une partie sera intégrée à cette force tandis que les autres éléments regagneront leur pays.
300 militaires français sont venus renforcer la Cémac dès 16 mars. Ils contrôlent l'aéroport de la capitale centrafricaine.