Le général François Bozizé : première visite de chef d'Etat à Libreville et mise au point sur élections présidentielles futures en Centrafrique
LIBREVILLE, 25 avril 2003 (AFP) - 17h20 - Le président centrafricain autoproclamé, le général François Bozizé, a indiqué vendredi à Libreville qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle en Centrafrique à l'issue de la période de transition qu'il dirige.
"Je dis simplement non", a répondu le général Bozizé à un journaliste qui lui demandait s'il se présenterait à la future élection présidentielle, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'un entretien privé avec le président gabonais Omar Bongo.
"Je me suis fixé comme mission de sauver le peuple centrafricain et d'assurer la transition. Après, je m'arrête là", a assuré le général Bozizé, qui a renversé le président élu Ange-Félix Patassé le 15 mars dernier à la faveur d'un coup d'Etat.
Le général Bozizé a répété que la période de transition engagée en Centrafrique devrait durer de son point de vue "entre 18 et 30 mois".
"Tout dépendra du concours de la communauté internationale", a-t-il ajouté, évoquant la "situation catastrophique" de son pays.
"Si elle nous soutient de façon consistante, cela ira plus vite", a assuré le chef de l'Etat centrafricain, qui avait "réservé" de longue date à M. Bongo, "doyen" des chefs d'Etat d'Afrique centrale, sa première visite officielle à l'étranger.
Le général Bozizé a par ailleurs indiqué que l'ancien président André Kolingba, exilé depuis sa tentative de coup d'Etat manqué du 28 mai 2001 contre le président Patassé, était libre de rentrer en Centrafrique.
M. Bozizé a décrété mercredi soir l'amnistie générale pour les auteurs de cette tentative, dont une vingtaine, M. Kolingba compris, ont été condamnés à mort par contumace courant 2002.
"L'amnistie a été prononcée pour tout le monde. Il (M. Kolingba: ndlr) peut rentrer chez lui en RCA", a déclaré le général Bozizé, soulignant que sa qualité d'ancien chef d'Etat nécessitait toutefois qu'on étudie les "modalités" de son retour autrement que pour un citoyen ordinaire.
Le général Bozizé a par ailleurs annoncé que la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) déployée depuis décembre à Bangui allait à l'avenir "se répandre sur l'ensemble du territoire centrafricain".
Cette force d'environ 300 hommes doit être renforcée et voir son mandat modifié lors d'un prochain sommet de chefs d'Etats des pays de la Cémac.
Sur la question cruciale du paiement des salaires, dans un pays où les fonctionnaires cumulent jusqu'à 36 mois d'arriérés, M. Bozizé a déclaré qu'il n'était "pas un magicien de l'argent pour faire quoi que ce soit".
"Il faut le dire, être franc, ne pas se cacher derrière de beaux discours. Nous disons que tout le monde doit se mettre au travail, c'est la seule voie", a-t-il déclaré.
Le général Bozizé devait regagner la Centrafrique dans l'après-midi à bord d'un avion affrété par la présidence gabonaise.
LIBREVILLE, 25 avril 2003 (AFP) - 13h03 - Le président centrafricain autoproclamé François Bozizé est arrivé vendredi midi à Libreville pour un entretien avec le président gabonais Omar Bongo, a-t-on appris de source officielle.
Il s'agit de la première visite à l'étranger du général centrafricain depuis sa prise de pouvoir par les armes le 15 mars dernier et le renversement du président élu, Ange-Félix Patassé.
Au pouvoir depuis 35 ans, soit la plus importante longévité politique d'Afrique centrale, le président Bongo est coordonnateur de la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) en Centrafrique.
Le but initial de cette force, composée d'environ 300 hommes, était d'assurer la sécurité de l'ancien président Patassé et la stabilité des institutions républicaines.
Malgré le coup d'Etat, les chefs d'Etat de la Cémac ont décidé, à la demande des nouvelles autorités centrafricaines, de maintenir cette force dont le mandat doit cependant être redéfini.