Le général Bozizé dissout la garde présidentielle de M. Patassé
BANGUI, 4 avril 2003 (AFP) - 20h45 - Le président centrafricain autoproclamé François Bozizé a dissout de fait vendredi la garde présidentielle du chef de l'Etat déchu, Ange-Félix Patassé, a annoncé la télévision nationale centrafricaine.
Le général Bozizé a annoncé à plusieurs centaines d'éléments de l'Unité de sécurité présidentielle (USP) que leur mission était "terminée" et qu'ils devaient rejoindre les différents corps d'armée du pays.
"Vous exerciez des fonctions dans l'USP du régime déchu, et c'étaient des missions de protection d'un homme (ndlr: M. Patassé). Ces missions sont désormais terminées. Vous devez rejoindre vos corps respectifs", a déclaré M. Bozizé.
Le général Bozizé, qui s'exprimait en sa qualité de chef suprême des armées, cumulée à celle de ministre de la Défense, a souligné que l'USP faisait "partie intégrante de l'armée".
"Le ministre de la défense que je suis, le chef d'Etat-major ici présent, le directeur général de la gendarmerie, le directeur général de la police, ici présents, nous allons vous accueillir tel que prévu", a-t-il dit.
Plusieurs centaines d'éléments de l'ex-USP, composée d'environ 800 hommes, étaient rassemblés pour l'occasion à la base militaire de M'Poko, qui jouxte l'aéroport de Bangui.
Environ 200 éléments de cette unité seraient en fuite depuis le coup d'Etat du 15 mars qui a porté M. Bozizé au pouvoir. Leur chef, le général Ferdinand Bombayaké, est réfugié dans une ambassade à Bangui, selon des sources informées dans la capitale.
L'USP composée en majorité de ressortissants du nord du pays, mais aussi de militaires étrangers, était chargée de la protection du président Patassé et des points stratégiques de Bangui comme l'aéroport, la radio nationale, ou le palais présidentiel.
Elle était crainte des Banguissois et des autres militaires en raison de la brutalité de ses éléments, à l'origine de plusieurs exécutions sommaires après le coup d'Etat manqué du 28 mai 2OO1.