BANGUI, 18 juillet 2003 (AFP) - 12h15 - Stanislas Moussa Kémbé, un proche de l'ancien président centrafricain, André Kolingba, a été nommé jeudi soir directeur général du protocole d'Etat par le président centrafricain, François Bozizé, a annoncé vendredi la radio nationale.
Rentré d'exil après la prise du pouvoir par le général Bozizé, Stanislas Moussa Kémbé, qui a dirigé le protocole d'Etat depuis plus d'une décennie, s'était réfugié à l'étranger, craignant pour sa vie comme tous les autres membres de l'ethnie Yakoma après le putsch manqué du 28 mai 2OO1 revendiqué par André Kolingba.
Avant sa nomination, sa reconduction à la tête du protocole d'Etat, dirigé pourtant par un membre de l'ethnie gbaya dont est issu le général Bozizé (sur proposition du ministre des Affaires Etrangères, comme l'a précisé le décret présidentiel), était évoquée dans les milieux proches du pouvoir.
Par ailleurs, un autre proche d'André Kolingba, Jacob Gbéti, est rentré à Bangui après le changement de régime. Cet ancien député du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC le parti de ce dernier) est également un ancien ministre et président du Comité national olympique et sportif centrafricain (CNOSCA).
Egalement membre de l'ethnie Yakoma, M. Gbéti s'était réfugié à la résidence de l'ambassadeur de France à l'est de Bangui pendant près d'un an après le coup d'Etat manqué du 28 mai 2OO1. Sa résidence, voisine de celle de M. Kolingba avait été entièrement pillée, saccagée et détruite.
Peu après sa sortie de la résidence de l'ambassadeur de France, il s'était rendu en France pour des raisons sanitaires. Condamné à mort dans le cadre du procès des auteurs du putsch manqué, il est resté en France jusqu'à la prise du pouvoir par le général Bozizé.
Lors d'un repas offert en son honneur par les dirigeants des fédérations sportives mercredi dernier à Bangui, Jacob Gbéti a demandé aux dirigeants sportifs centrafricains ainsi qu'aux sportifs, "de cultiver la Paix, la tolérance, la réconciliation, et de promouvoir le développement du sport qui constitue une véritable industrie".
Depuis la prise du pouvoir par le général Bozizé, de nombreux proches d'André Kolingba rentrés à Bangui, dont l'un de ses fils, le lieutenant-colonel Guy Rufin Kolingba, ont repris leur fonction dans les administrations publiques et privées ou à la tête de certaines institutions.