BANGUI, 16 juillet 2003 (AFP) - 19h33
- Les "velléités déstabilisatrices" de l'ex-président centrafricain, Ange-Félix Patassé, sont "réelles" mais il ne faut pas les exagérer, a déclaré mercredi à Bangui le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Karim Meckassoua."Il ne faut pas exagérer les velléités déstabilisatrices de l'ex-président Patassé. Mais elles sont réelles parce que le président de la République détient des informations précises sur ce qui se passe", a déclaré M. Méckassoua lors d'une conférence de presse.
"Quand on apprend que Abdoulaye Miskine (militaire proche de M. Patassé) s'est rendu à Cotonou pour rencontrer des opposants, ou quand on intercepte des communications de militaires se disant partisans de Patassé qui promettent à nos forces qu'ils seront bientôt à Bangui, ce sont là des velléités", a estimé le chef de la diplomatie.
"Mais je ne pense pas que M. Patassé puisse aujourd'hui attaquer la RCA à partir d'un pays voisin", a-t-il ajouté, affirmant: "le Soudan, le Tchad, le Cameroun, la RDCongo, sont des pays voisins qui nous soutiennent, et qui nous aident".
Evoquant sa récente visite à Lomé, au cours de laquelle il a rencontré M. Patassé, le ministre centrafricain a déclaré que cette étape avait notamment pour objectif d'obtenir le "bienveillant concours" du président togolais Gnassingbé Eyadéma "à l'extinction des velléités destabilisatrices de M. Patassé".
"L'ancien président Patassé, a assuré le ministre, a pris à cette occasion, en présence du président Eyadéma, des engagements que j'ai transmis au président de la République", le général François Bozizé.
M. Patassé, a poursuivi M. Meckassoua, s'est ainsi engagé à ne "plus bouger. C'est ainsi qu'il n'est pas allé à Maputo (au sommet de l'Union africaine) comme il se proposait de le faire".
"La porte ouverte à Maputo confirme que la RCA n'est pas isolée au plan diplomatique", selon le chef de la diplomatie centrafricaine qui a assisté au sommet.
Le général Bozizé est arrivé au pouvoir par un coup d'Etat le 15 mars. Le régime a depuis obtenu la reconnaissance des pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) et de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad).