"Une aide substantielle" pour des élections dans les délais fixés (Bozizé)

BANGUI, 25 juin 2003 (AFP) - 14h23 - Malgré le changement "palpable" en Centrafrique, seule une "aide prompte et substantielle" de la communauté internationale permettra un retour à l'ordre constitutionnel dans le délai fixé, a déclaré mercredi le président autoproclamé, le général François Bozizé.

"Quelles que soient notre détermination et notre volonté de respecter l'échéancier que nous nous sommes fixé pour la transition, les moyens nous manquent cruellement pour le réaliser. Nous ne pouvons scrupuleusement respecter cet échéancier que si l'aide de la communauté internationale est prompte et substantielle", a déclaré le général Bozizé dans une adresse à la Nation à l'occasion des cent jours du nouveau pouvoir.

Le chef de l'Etat centrafricain avait annoncé le 3O mai dernier que le retour à l'ordre constitutionnel en Centrafrique se ferait en janvier 2OO5 après l'organisation en 2004 d'un référendum constitutionnel et la tenue dans la foulée d'élections présidentielles, législatives et locales.

"Le changement est aujourd'hui palpable. La rupture avec les pratiques nocives du régime défunt est concrète et évidente", a encore déclaré le général Bozizé, qui, après une rébellion de six mois, a renversé le 15 mars dernier le président élu Ange-Félix Patassé.

A propos de ces "pratiques nocives", M. Bozizé a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire "par le parquet, sur instructions du ministre de la Justice, pour permettre à l'Etat de faire juger les auteurs des détournements de l'ancien régime et faire recouvrer ses créances".

En vue du retour à l'ordre constitutionnel, le président autoproclamé a insisté sur la nécessité de "la sécurité", "première condition de réussite de la transition consensuelle".

La sécurité "doit régner sur toute l'étendue du territoire national. C'est une oeuvre difficile qui durera pendant toute la transition", a-t-il reconnu, rappelant "que l'ancien régime a distribué des armes par milliers". Mais, a-t-il estimé, "il est indéniable que la sécurité est largement rétablie".

Plusieurs organisations ont exprimé ces dernières semaines leur inquiétude quant à la persistance de l'insécurité dans l'arrière-pays, qualifié de "zone de non droit".

Au plan social, le président autoproclamé a souligné que "les salaires qui étaient aléatoires, sont payés à terme échu depuis l'avènement du nouveau régime, en dépit des difficultés financières léguées par l'ancien régime et des destructions volontaires orchestrées par lui".

En matière économique, M. Bozizé a affirmé que "le gouvernement porte une attention particulière à la réorganisation des secteurs minier et forestier".

"Les permis de complaisance délivrés aux prédateurs et aux dignitaires de l'ancien régime, dont le président Patassé lui-même et son beau frère"ont été annulés et reversés dans le domaine public", a-t-il rappelé.

"Les commissions de contrôle et de vérification mises en place ont permis de faire rentrer des recettes, même si leur montant ne permet pas de faire face à tous nos problèmes", a-t-il souligné.

"Aujourd'hui, nul ne peut contester que le Centrafricain est libre de s'exprimer sans craindre d'être embastillé. Et la presse est libre de critiquer (...) l'action de ses gouvernants. La liberté d'aller et venir est garantie", a encore dit M. Bozizé.

Le président Bozizé a enfin salué "l'action vigoureuse de la diplomatie" menée par le gouvernement et "particulièrement le ministre des Affaires étrangères (Karim Meckassoua), qui nous a permis de nous réconcilier avec tous les pays voisins", a-t-il dit.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16