D'anciens ministres continuent de se cacher, malgré les garanties de sécurité données par Bozizé
BANGUI, 28 mai 2003 Nations Unies (IRIN) - Deux
anciens ministres de la République centrafricaine (RCA), Martin Ziguele et
Gabriel Jean Edouard Koyambounou sont toujours réfugiés dans des ambassades de
la capitale, Bangui, malgré les garanties de sécurité données par le nouveau
dirigeant de la RCA, François Bozizé, à tous les membres de l'administration de
l'ancien président Ange-Félix Patassé pour les encourager à rentrer chez eux.
M. Ziguele était premier ministre et M. Koyambounou ministre de la communication
sous le régime de M. Patassé, qui a pris fin le 15 mars lorsque M. Bozizé a pris
le pouvoir par la force. Après le coup d'Etat, la majorité des membres du
gouvernement de M. Patassé ont cherché refuge dans des ambassades à Bangui. M.
Patassé vit aujourd'hui en exil au Togo.
L'ancien président de l'assemblée nationale, Luc Apolinaire Konamabaye et
l'ancien ministre de l'intérieur Jacquesson Mazzette ont écouté l'appel de M.
Bozizé et sont sortis de leur lieu de refuge.
Parallèlement, le parti politique de M. Patassé, le Mouvement de libération du
people centrafricain (MLPC) a publié mardi un communiqué pour dénoncer ce qu'il
qualifie de « chasse aux sorcières » à l'encontre de ses membres depuis le
putsch.
Signé par le vice-président du MLPC, Hugues Dobozendi, le communiqué a rappelé
un incident survenu le 16 mai dernier au cours duquel 20 à 25 hommes armés ont
attaqué et pillé la résidence de l'ancien ministre des eaux et forêts, Jean
Michel Mandaba.
« Le bureau exécutif du MLPC dénonce avec force et condamne cet acte odieux qui
n'est pas le premier du genre depuis le changement intervenu dans notre pays le
15 mars, » dénonce le parti.
M. Dobozendi a également fait savoir que son parti s'oppose à la décision du
gouvernement de geler les comptes bancaires des ministres et de transférer leurs
salaires au Trésor public. Il dénonce aussi la coupure des lignes téléphoniques
et l'occupation de leurs habitations par les « anciens rebelles tchadiens ».
Le Bureau exécutif du MLPC a annoncé son soutien à M. Bozizé quelques jours
après le coup d'Etat. Le nouveau cabinet du premier ministre, Abel Goumba,
compte deux ministres issus du MLPC. Le parti est aussi représenté dans le
Conseil transitoire national composé de 96 membres dont les noms seront annoncés
dans les prochains jours.
Parallèlement, une association de journalistes, le Groupement des éditeurs de la
presse privée de Centrafrique a dénoncé lundi l'arrestation survenue le 18 mai
de son secrétaire général, Michel Ngopkele, lui aussi journaliste pour « Le
Quotidien de Bangui ». Il est accusé de calomnie et a été transféré à Mbaiki, à
107 km au sud-ouest de Bangui.