QUI A BALANCE NOS CAMARADES CE LUNDI 08 JUIN 2003 ?
Il y a quelques jours la Représentation de notre grand et invincible Parti à Paris, sur la foi des interrogations légitimes et logiques des camarades de Bangui, a rendu public un document dans lequel elle faisait écho de ces interrogations en cherchant à comprendre les circonstances et les causes de l'arrestation de nos camarades. Elle s'est bornée à relater les faits tels qu'ils s'étaient déroulés à Bangui avant, pendant et après l'interpellation et l'incarcération des dirigeants de notre Parti.
Ces faits ont provoqué une grave fissure au sein du Parti, même si la cécité politique morbide de certains les empêche de le remarquer.
Quels sont les faits ? les voilà :
1)- Le 1er Vice-Président qui ,en cette circonstance difficile, a une lourde
responsabilité de gérer la crise et de maintenir le cap afin d'éviter que notre
Parti ne dévie de sa ligne politique comme il en était le cas après l'ouragan de
1982 provoqué justement par Mr Bozizé lui-même, ouragan qui a emporté tant de
camarades dans nos rangs. Qu'avons-nous constaté ? Pour des raisons jusque-là
inexpliquées, le camarade a quitté tranquillement, sans être inquiété, les
locaux de l'Ambassade de France à Bangui où il s'était réfugié avec d'autres
camarades dès le 15 Mars, alors que pesaient encore sur tous les dignitaires de
l'ancien régime des menaces de mort. Une fois dehors, le camarade s'est fondu
dans la population en se retranchant dans un mutisme complice. A-t-il manqué de
temps de plaider pour lever l'hypothèque qui pesait sur les camarades membres du
Bureau Exécutif ?
2)- Les membres du B.E., consultés sur la participation au Conseil Politique National(C.N.T.), tout en sachant que leur proposition n'allait point être retenue, vu l'exclusion objective dont notre Parti fait aujourd'hui l'objet, s'étaient entendus sur les noms des camarades pouvant siéger au sein de cet organe de transition ; quatre au total. Cette fameuse liste ne comportait nullement le nom du camarade Dobozéndi, lequel avait tout le loisir de manifester son intention de faire partie de nos délégués lors de la réunion qui s'était d'ailleurs tenue sous sa présidence .Le camarade a contourné la décision consensuelle de la Direction du Parti en lui faisant un bébé dans le dos :son nom figure sur le décret portant composition des membres du C.N.T., tandis que ceux qui avaient été désignés furent tout simplement ignorés. Ce genre de pratique est inadmissible dans le Parti, surtout lorsqu'il s'agit d'un dirigeant de haut rang comme le camarade Dobozéndi. Faut-il " la boucler " parce que le camarade est un militant "historique " ?
3)- Le 08 Juin, les camarades ont été arrêtés, incarcérés et sauvagement maltraités et torturés par le fils de Bozizé en personne. Leur arrestation s'est opérée sous le toit du camarade Dobozéndi, lui-même absent alors qu'il devait personnellement présider la réunion programmée de commun accord avec lui. Non seulement Le camarade s'est absenté sans crier garde, mais ne s'est même pas gêné en apprenant l'arrestation de ces camarades. Le comportement naturel du militant aurait voulu que le Camarade Président se constituât prisonnier et démissionnât du C.N.T. en guise de protestation.
C'est-là un courage politique et un sens élevé du devoir militant. Le rappeler dans un esprit de débat démocratique interne n'induit en rien la contestation de la place qui revient de droit aux pionniers de notre Parti qui, à une étape décisive de la lutte de notre peuple, avaient eu l'initiative salutaire de fonder le M.L.P.C. comme l'une des composantes dynamiques de cette lutte.
Les militants du " du terrain " eux-mêmes ne comprennent pas ce que font certains camarades, notamment les conditions dans lesquelles les camarades avaient été arrêtés.
Cette grave question ne peut pas être éludée par des diatribes caractéristiques des esprits politiquement moins avancés, très peu habitués au débat démocratique. Au lieu d'apporter une réponse objective, honnête et politique à toutes ces interrogations urgentes, les camarades personnalisent le débat en pointant du doigt une catégorie ethnique n'ayant strictement rien à voir dans ces interrogations. Nous avons toujours eu à constater que chaque foi que certains camarades sont interpellés sur des questions de fond, ils ramènent sur le tapis leur vision passéiste de la politique , leur statut de " fondateurs " du Parti qui les mettrait au dessus de tout débat et de toute critique même s'ils commettent des erreurs et surtout, ils brandissent l'épouvantail tribal comme argument politique.
Les camarades qui ont fondé le M.L.P.C. , n'avaient pas à l'époque clairement indiqué qu'ils aillaient en faire une chasse gardée et un fond de commerce. L'idée était de rassembler le plus de centrafricains autour d'un idéal commun aux fins de bâtir une Centrafrique plus fraternelle, plus juste et plus prospère. Si le M.L.P.C. s'était réduit à une coterie au sein de laquelle chaque fondateur passerait son temps à contempler son nombril, fier d'être " fondateur ", sans une adhésion populaire et sans un leader charismatique de la taille de PATASSE pour le conduire, la victoire de 1993 n'aurait été que chimère.
Les camarades " fondateurs " doivent à juste titre mériter la reconnaissance du Parti tout entier pour l'acte ponctuel et patriotique qu'ils avaient posé, mais cela ne veut en aucun cas dire qu'ils peuvent jouer du coude et s'installer impunément dans la compromission et , grave encore, dans la trahison. La référence à l'ethnie et à la tribu a, non seulement fragilisé le Parti , mais également l'a déshonoré .Elle constitue un débat de bas étage.
Le M.L.P.C. est devenu ce qu'il est grâce à la contribution et à la participation de tous les centrafricains , de tous les horizons ethniques, géographiques et sociaux. C'est là sa richesse incommensurable que nous devons contre vents et marrées préserver pour les batailles et les autres défis qui attendent Le Parti. Jeter l'anathème sur les camarades et les ethnies auxquelles ils appartiennent est parfaitement scandaleux, injuste et contraire aux idéaux de notre Parti . Chaque camarade est volontairement venu au Parti en adhérant à ses idéaux quelque soit sa coloration ethnique et c'est dans le M.L.P.C. qu'on peut voir cela. Alors que d'aucuns ne se cachent pas dans un anonymat honteux pour baver de son venin fondamentalement tribaliste. Le tribalisme n'est pas toujours le fait des autres ; il est tellement insidieux qu'on ne s'en aperçoit pas quand on s'y baigne. Les esclaves du tribalisme n'ont jamais conscience qu'ils le sont en effet.
Les camarades, qu'ils soient des militants " historiques ", de " première et de la dernière heure " ou de simples sympathisants, ont le droit de savoir et de comprendre les circonstances de l'arrestation de nos camarades le 08 Juin 2003 à domicile du camarade Dobozéndi plutôt que de se laisser distraire par des divagations sans aucun rapport avec les faits incriminés. Quant à la responsabilité des uns et des autres dans la " faillite " du régime M.L.P.C., le moment viendra où chacun aura à rendre compte des ses actions contre ou en faveur du Parti. La faute ne revient pas qu'aux autres !
Fait à Paris le 27 juin 2003
Le REPRESENTANT DU M.L.PC. pour L'EUROPE, AMERIQUE
Me LIN BANOUKEPA