Constitution
d'un Comité pour réintégrer les anciens soldats en exil
BANGUI, 22 mai 2003 Nations Unies(IRIN)- La République
centrafricaine (RCA) a mis en place un comité interministériel
chargé de superviser la réintégration dans l'armée de 800
anciens soldats qui sont rentrés chez eux après deux ans d'exil
en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé mercredi
à IRIN le ministre de la communication, Parfait Mbaye.
Les soldats avaient pris la fuite après avoir été accusés
d'avoir participé à un coup d'Etat le 28 mai 2001, organisé
par l'ancien président André Kolingba, contre le chef d'Etat
d'alors, Ange-Félix Patassé.
Le ministre des affaires sociales, Léa Doumta, dirige le comité
qui examine les dossiers des anciens soldats pour leur
réintégration dans l'armée. M. Mbaye a indiqué que le comité
examinait chaque cas individuellement. «Il va falloir de gros
moyens pour les réintégrer dans l'armée, » a précisé M.
Mbaye.
Il a ajouté qu'un grand nombre d'anciens soldats se trouvaient
encore au nord de la RDC dans la ville de Zongo - de l'autre
côté du fleuve Oubangui en face de la capitale centrafricaine,
Bangui. Le retour des anciens soldats a été encouragé par une
amnistie garantie le 23 avril par le dirigeant actuel de la RCA,
François Bozizé. En août 2002, le tribunal pénal de la RCA a
inculpé 800 personnes, dont grand nombre par contumace, pour
leur participation au coup d'Etat du 28 mai 2001. M. Kolingba,
ses deux fils et une vingtaine de co-accusés ont été
condamnés à mort.
Ce lundi, M. Bozizé a annoncé qu'il rendait à M. Kolingba son
rang militaire de lieutenant général. Après la tentative de
putsch de M. Kolingba, le président Patassé l'avait déchu de
son statut de général retraité. M. Kolingba a été président
de 1981 à 1993.
Parallèlement, environ 210 membres de la force de protection de
M. Patassé et des miliciens sont revenus à Bangui après deux
mois d'exil dans l'est du Cameroun, a indiqué M. Mbaye. Ces
personnes sont aujourd'hui hébergées dans la base militaire de
Bouar, à 454 km au nord-ouest de Bangui, mais vont être
rapatriées sur Bangui.
Lorsque M. Bozizé a renversé le président Patassé le 15 mars
dernier, une partie des forces de protection du président, des
miliciens et des mercenaires sont allés se réfugier au
Cameroun. M. Patassé est resté au Cameroun jusqu'au 20 mars
avant de partir pour Lomé, la capitale togolaise.
Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16