Le général Bozizé préside son premier Conseil des ministres
BANGUI, 3 avril 2003 (AFP) - 18h28 - Le président centrafricain autoproclamé François Bozizé a présidé jeudi son premier Conseil des ministres à Bangui, rappelant aux membres du gouvernement que leur mission s'apparente à un "sacerdoce", a rapporté la radio nationale.
"Dans l'état où se trouve notre patrie, par delà les félicitations et les remerciements, je voudrais prendre la mesure avec vous que notre mission est un engagement sans détours, j'allais même dire un sacerdoce", a déclaré l'auteur du coup d'Etat du 15 mars, en présence de son Premier ministre Abel Goumba.
"Cette charge commune, a-t-il poursuivi, est une abnégation pour commencer à construire là où rien n'a été édifié. C'est un sacrifice consenti ensemble pour reconstruire ce qui a été détruit".
"Reconstruire l'école, la santé, l'économie, en d'autres termes, redonner vie à notre patrie exige la paix, la stabilité. Ce sont cette paix et cette stabilité qui autoriseront le retour notamment des investissements. C'est pourquoi, la sécurité des personnes et des biens comme leur liberté d'aller et de venir doit, avec une grande fermeté, continuer à revenir et à se consolider partout sur le territoire", a affirmé le général Bozizé.
Il a rappelé que "l'attente de la nation est grande et impatiente sur les questions de salaire, de bourses et pensions. Elle sera l'une des priorités absolues", a-t-il dit.
"Le gouvernement que vous formez est un élément nécessaire pour conduire cette transition en recherchant les voies et moyens d'enraciner la démocratie dans notre chère et belle patrie", a affirmé le président autoproclamé.
Le général Bozizé a adressé ses remerciements aux chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) "qui ont maintenu leurs troupes (dans le pays en dépit du coup d'Etat). Celles-ci ont remarquablement contribué et continuent de contribuer au retour de la sécurité à Bangui et dans ses alentours", a-t-il dit.
"Une mention spéciale est aussi adressée à la France et aux troupes qu'elle a dépêchées ici chez nous pour sécuriser l'aéroport de Bangui et qui apportent également leur appui technique aux forces de la Cémac", a-t-il ajouté.
La force de la Cémac comprend près de 300 hommes auxquels environ 400 soldats tchadiens sont venus prêter main forte quatre jours après le coup d'Etat. De son côté, la France a dépêché un contingent de 300 militaires le lendemain du putsch qui a renversé le président Ange-Félix Patassé.