BANGUI, 2 avril 2003 (AFP) - 13h21 - La presse centrafricaine se félicite mercredi de la composition du gouvernement national de transition mais se montre très critique à l'égard du Premier ministre Abel Goumba, a constaté un journaliste de l'AFP à Bangui.
"Enfin le gouvernement est là! Mais Goumba n'est pas sérieux", titre Le Citoyen qui développe: "Comment peut-il (Goumba) honorer un Dacko qui a soutenu les viols de nos femmes et de nos soeurs, les pillages et les crimes de guerre perpétrés contre le peuple centrafricain?"
Le quotidien indépendant fait référence à la nomination au gouvernement de Bruno Dacko, fils de l'ancien président David Dacko, allié au régime déchu.
Pour Le Citoyen, le Mouvement pour la démocratie et le développementde M. Dacko aurait dû plutôt être représenté au gouvernement par trois des députés de son parti qui s'étaient désolidarisés de lui ces derniers mois au lieu d'"abandonner à leur triste sort et à la risée des traîtres à la Nation, ces vaillants députés (...) qui n'avaient pour armes que la plume, la parole et le courage pour sonner le tocsin de fin de règne d'un régime honni par le peuple".
"Non! Goumba n'a pas été sérieux et a trahi le peuple. En tout cas, sa fameuse intégrité est sujette à caution. C'est une erreur. Un faux pas monumental que de les avoir ignorés. Nous persistons et signons que c'est avant tout ceux-là qui ont donné un coup de boutoir qui a fait énormément de mal au régime Patassé et l'a déstabilisé", commente le journal.
Un autre quotidien indépendant, Le Confident, affirme que "la RCA renaît de plus belle avec ce fameux gouvernement composé quand même de ministres compétents, honnêtes et ayant le sens de l'Etat. Sauf que quelques-uns seulement n'auront pas mérité des postes de responsabilité. Leur passé étant douteux".
Le Confident révèle que "l'ancien député Emile Gros Raymond Nakombo, un proche" de l'ancien président André Kolingba, du Rassemblement démocratique Centrafricain (RDC), "a refusé de participer à ce gouvernement".
L'ancien élu a fait valoir, écrit le quotidien, qu'il estime pouvoir, plutôt qu'en étant ministre, "contribuer efficacement à éradiquer l'extrême pauvreté dans laquelle se trouve les Centrafricains en créant des sociétés pour résoudre l'épineux problème de chômage qui pèse sur la jeunesse et apporter un plus à l'économie nationale".
Suite au coup d'Etat du général François Bozizé le 15 mars, un nouveau gouvernement a été formé lundi. Il comprend l'ensemble des tendances politiques du pays, y compris deux membres de l'ancien parti au pouvoir, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).