Détournements de fonds dans trois entreprises publiques centrafricaines

BANGUI, 4 juillet 2003  (AFP) - 18h27 - Les responsables de trois entreprises publiques centrafricaines sont accusés de détournements d'un montant supérieur à 15 milliards FCFA (22,9 millions d'euros), à la suite d'une mission de contrôle et de vérification, a annoncé vendredi la radio nationale.

Effectuée sur instructions présidentielles par l'Inspection générale d'Etat (IGE), cette mission fait suite aux graves problèmes de gestion observés dans le fonctionnement de la société centrafricaine des télécommunications (SOCATEL), la société de l'énergie centrafricaine (ENERCA), et la société de distribution d'eau en Centrafrique (SODECA).

"Les différentes opérations de contrôle ont permis de mettre en exergue un certain nombre d'irrégularités, lesquelles ont donné lieu à l'élaboration de trois rapports déjà remis à qui de droit", a déclaré jeudi, lors d'un point de presse, le général de brigade Gabriel Fio N'gaïndiro, Inspecteur général d'Etat.

Concernant l'ENERCA, "les anomalies de gestion sont essentiellement liées aux actes posés par l'Assemblée générale, par le Conseil d'Administration ou par l'Administrateur délégué", a-t-il précisé.

Ces actes consistaient à faire sortir frauduleusement des fonds et ont entraîné une perte de 12 Mds FCFA (18,20 M EUR) au détriment de l'ENERCA, a-t-il dit.

L'ENERCA ne disposait pas de livres comptables ou de livres de comptes bancaires. En conséquence, les états financiers pour les exercices 2001 et 2002 n'ont pu être produits.

A la SOCATEL, a poursuivi l'inspecteur, "sur 6 Mds FCFA (9,15 M EUR) devant être recouvrés en 2002, 3 Mds FCFA (4.57 M EUR), soit 50%, ont été recouvrés, mais les primes de rendement ont été versées aux agents de recouvrement, même pour ces résultats déficitaires".

A la SODECA, selon l'Inspecteur général d'Etat, "le Conseil d'Administration a prévu l'allocation de primes de responsabilités à deux anciens directeurs et certaines personnalités ont bénéficié de la gratuité de branchement pour une valeur de 27 M FCFA"

"Des avances de salaires accordées pour une valeur de de 43 M FCFAn'ont pas encore été recouvrées et la caissière principale pratiquait des prêts d'argent sur la caisse du personnel", a encore affirmé le général N'gaïndiro.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16