Dons japonais détournés: la justice tente de récupérer plus de 7 M d'euros

BANGUI, 27 juin 2003 (AFP) - 19h08 - Le président centrafricain autoproclamé, François Bozizé, a chargé la justice de procéder au recouvrement de 4,8 milliards de francs CFA (7,3 millions d'euros) de dons japonais, détournés notamment par des dignitaires de l'ancien régime, a-t-on appris vendredi de source officielle.

A raison d'un don annuel du Japon, ces sommes devaient servir à la promotion des entreprises par le biais de prêts remboursables sous 24 mois.

Mais ces dons ont été largement détournés par des particuliers: ministres, députés, entreprises fictives, hauts fonctionnaires ou proches parents des anciennes autorités, a indiqué la radio nationale.

Entre autres, des entreprises, qui auraient pu prétendre bénéficier de prêts provenant de ces dons, ont porté plainte après que leur demande eût été rejetée.

A la suite de ces plaintes, le procureur de la République a fait procéder à l'audit du 6ème don par un cabinet spécialisé. Dans les prévisions initiales, le montant de ce don s'élevait à 903 millions FCFA, mais seule la trace de 138 millions FCFA a été retrouvée.

"J'ai donné l'ordre au ministère de la Justice de faire procéder au recouvrement des créances du 6ème don japonais, ainsi que des cinq premiers dons, qui avaient subi le même sort que le 6ème", a déclaré le président Bozizé dans un discours prononcé mercredi, à l'occasion des cent premiers jours de son arrivée au pouvoir, suite au coup d'Etat du 15 mars.

Depuis quelques semaines, le quotidien indépendant Le Citoyen publie la liste des bénéficiaires présumés du 6ème don japonais parmi lesquels figurent notamment, selon le journal, plusieurs anciens ministres et une dizaine d'anciens députés.

Certaines des personnes ayant bénéficié indûment de ce don ont remboursé à l'Etat les sommes perçues ou engagé une procédure de remboursement. Selon les cas, les montants vont de 2 millions de FCFA (3.000 euros) à plus d'une centaine de millions (soit 150.000 euros).

"Le recouvrement de ces sommes est confié en ce moment aux avocats de l'Etat afin de reconstituer la contrepartie et reprendre la coopération avec le Japon", gelée notamment à la suite de ces détournements, a affirmé le ministre délégué au Plan, Philippe Waradagué.


Actualité centrafrique de sangonet - Dossier 16