La force de la Cémac se redéploie dans Bangui

LIBREVILLE, 26 mai 2003 (AFP) - 12h53 - La force de paix de la Cémac (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale) a commencé à se redéployer en fin de semaine à Bangui, pour la première fois depuis le coup d'Etat du 15 mars, a-t-on appris de source officielle dans la capitale centrafricaine.

La Cémac occupe notamment les entrées de Bangui, au km 12 et au km 9, au nord et au sud-ouest de la ville, a indiqué à l'AFP le ministre centrafricain de la Communication, Parfait Mbaye, joint par téléphone depuis Libreville.

Forte d'environ 300 hommes et disposant d'un appui logistique apporté par la France, cette force s'est également déployée en plusieurs points stratégiques de la ville, a-t-on précisé de même source.

Des patrouilles tripartites ont été mises sur pied, comprenant, outre la Cémac, des éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et des "patriotes", les ex-rebelles ayant pris le pouvoir à Bangui le 15 mars.

"Dans les jours à venir, des éléments de la Cémac vont également partir en province", a indiqué M. Mbaye.

Ce déploiement répond aux attentes du nouveau régime du général François Bozizé, confronté depuis sa prise de pouvoir à une insécurité persistante. Elle est intervenue le jour même de la visite du général Bozizé à Brazzaville, où il a rencontré le président en exercice de la Cémac, le chef de l'Etat congolais Denis Sassou Nguesso.

Juste après son coup d'Etat, le général Bozizé avait fait appel à des militaires tchadiens qui avaient rétabli l'ordre dans Bangui en proie aux pillages. Pour l'esentiel, ce contingent, fort de 500 hommes, a regagné le Tchad. Mais une centaine de militaires tchadiens doit être intégrée dans la force Cémac.

Quelque 300 militaires français assurent également depuis le coup d'Etat la sécurité de l'aéroport de Bangui.

Le déploiement de la force Cémac apparaît comme le résultat d'un déblocage politique de la situation. A l'origine, cette force avait été déployée courant décembre à Bangui pour assurer la sécurité de l'ancien président Ange-Felix Patassé et des institutions républicaines.

Le renversement de M. Patassé rendait caduc le mandat initial de la Cémac sans que celui-ci n'ait pour l'instant été officiellement redéfini, en dépit des nombreuses consultations entre responsables de la sous-région.

Un sommet extraordinaire de la Cémac, consacré à la situation en Centrafrique, est prévu les jours prochains à Libreville.

Face à une insécurité difficile à juguler, l'inaction ces deux derniers mois de la force de la Cémac, en dépit des moyens importants dont elle dispose, suscitait l'incompréhension de nombreux Banguissois.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16