La force de maintien de la paix de la CEMAC restera jusqu’à la fin de la transition en République Centrafricaine
NAIROBI, 7 mai 2003 Nations Unies (IRIN) - La force de maintien de la paix de la CEMAC
(Communauté
économique et monétaire des États de l’Afrique centrale) demeurera en
République centrafricaine (RCA) jusqu’à la fin de la période de transition, qui
devrait durer de 18 à 30 mois, a déclaré à IRIN, mardi, le commandant de la force, le contre-amiral Martin Mavoungou.
Les événements en RCA ont pris une tournure imprévue, le 15 mars, lorsque
l’ancien chef d’état-major de l’armée, François Bozizé, s’est emparé du pouvoir
par un coup d’État, en renversant le président Ange-Félix Patassé. M. Bozize a,
depuis lors, annoncé qu’il se retirerait de la présidence à l’issue de la
période de transition.
M. Mavoungou a expliqué à IRIN que le maintien de la force de la CEMAC en RCA
se faisait en vertu d’une décision prise par le sommet régional sur la
situation en RCA, le 21 mars à Brazzaville, capitale de la République du Congo.
Ce sommet, auquel M. Bozizé n’a pas été invité, a opté pour le maintien de la
force de la CEMAC et une redéfinition de sa mission. La rencontre a aussi
approuvé l’intégration d’un contingent tchadien au sein de la force.
"Nous préparons l’hébergement et l’équipement des 120 soldats tchadiens qui
doivent être intégrés dans la force d’ici dix à 15 jours", d’indiquer M.
Mavoungou.
Il a ajouté que la CEMAC envisageait d’accroître l’importance de cette force
au-delà des 350 soldats initialement prévus. Par ailleurs, cette force de
maintien de la paix est presqu’entièrement financée par la France, qui a
jusqu’ici alloué neuf millions d’euros (10,2 millions de dollars des É.-U.).
Opérationnelle depuis décembre 2002, la force de la CEMAC a reçu pour mandat de
protéger M. Patassé, de restructurer l’armée centrafricaine et de rendre plus
sécuritaire la frontière RCA-Tchad. Ce mandat a pris fin avec le coup d’État de
M. Bozizé, le 15 mars. Ensuite, le peloton de 31 soldats de la Guinée
équatoriale s’est bientôt retiré de la RCA. Peu après le coup d’État, 300
soldats tchadiens sont parvenus à Bangui, capitale de la RCA, pour sécuriser la
ville et désarmer les détenteurs non autorisés d’armes à feu. M. Mavoungou a
par ailleurs indiqué qu’il n’avait pas encore été informé de l’arrivée
éventuelle de contingents du Cameroun et du Mali, deux pays non membres de la
CEMAC. Après le coup d’État du 15 mars, les troupes de la CEMAC ont participé à
la campagne de désarmement à Bangui, et aidé les habitants à récupérer leurs
biens pillés.