BANGUI, 29 avril 2003 (AFP) - 20h10 - Plusieurs centaines de militaires centrafricains en exil sont rentrés en Centrafrique depuis le renversement du président Ange-Félix Patassé par le général François Bozizé, le 15 mars dernier, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ces militaires, accompagnés également de civils, sont pour la plupart membres de l'ethnie minoritaire yakoma, qui avaient pris part au coup d'Etat manqué du 28 mai 2001 attribué à l'ancien président André Kolingba, ou qui avaient fui le pays par crainte de représailles aveugles.
Le nouveau chef de l'Etat centrafricain, le général Bozizé, a décrété le 23 avril une amnistie générale pour les 615 personnes condamnées en 2002 pour cette tentative, dont une vingtaine à la peine de mort.
La plupart avaient trouvé refuge en République démocratique du Congovoisine ou au Congo-Brazzaville.
Beaucoup, comme le général Guillaume Lucien N'Djengbot, n'ont pas attendu la loi d'amnistie pour rentrer au pays.
Les premiers, "au moins une centaine", selon le Bureau de l'Organisation des Nations unies en Centrafrique (BONUCA), étaient déjà rentrées à Bangui après les appels au retour lancés fin 2OO1 par le régime Patassé.
A l'arrivée à Bangui des partisans du général Bozizé, le 15 mars dernier, d'autres ont immédiatement regagné les quartiers sud-ouest de la capitale.
Depuis l'amnistie générale, entre 2OO et 3OO militaires supplémentaires ont encore regagné la RCA, en traversant le fleuve Oubangui, frontière naturelle avec la RDC.
Quelques militaires, notamment des officiers proches du général Kolingba, se "trouvent toujours à Gbadolité ou à Zongo (RDC) ou au Congo-Brazzaville, en attendant de connaître les intentions réelles des nouvelles autorités", a toutefois indiqué à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, un de ces militaires rentrés à Bangui.
Selon ce sergent, beaucoup de ceux qui sont rentrés "se sont rendus au commandement militaire aussitôt après leur arrivée. On nous a demandés d'attendre. Mais certains gradés que je connais ont été rappelés et ont repris le service", a-t-il ajouté.
L'amnistie signée par le général Bozizé n'entraîne pas la réintégration de droit dans leurs fonctions de ses bénéficiaires. Mais elle prévoit des mesures de réintégration individuelles, par décret présidentiel.