Le général N'djengbot déclare qu'il n'a pas été arrêté à son retour de RDCongo
BANGUI, 17 avril 2003 (AFP) - 20h09 - Le général Guillaume Lucien N'djengbot a déclaré jeudi à la presse qu'il n'a pas été arrêté mais conduit à sa demande à la section d'enquêtes de recherches et de documentation (Serd, police politique) pour sa sécurité, à son retour lundi à Bangui après deux années d'exil en RDCongo.
"Je ne suis pas arrêté. Ce sont des rumeurs de Bangui. J'ai été conduit à l'état-Major, puis à la Serd où je me trouve en ce moment pour ma sécurité. J'ai souhaité rester dans une caserne militaire et attendre que la situation se calme à Bangui avant de sortir", a déclaré le général N'djengbot lors d'un point de presse dans les locaux de la Serd.
"A 2O minutes de l'atterrissage de l'avion qui me ramenait à Bangui (...), j'ai demandé au pilote d'avertir les autorités (...,) C'est ainsi qu'à mon arrivée j'ai été conduit sous escorte, et cela a donné l'impression que j'étais arrêté", a expliqué le général N'djengbot en présence du chef d'état-Major des Forces armées centrafricaines, le colonel Antoine Gambi, et du chef d'état-Major particulier du général François Bozizé, le colonel Dan Azoumi.
"Je suis bien traité, je reçois tout le monde, et je suis satisfait du traitement qui m'est réservé", a indiqué M. N'djengbot, une importante personnalité de l'influente minorité yakoma.
Il s'est dit prêt à contribuer à l'oeuvre de "reconstruction nationale" du général Bozizé, auteur du coup d'Etat du 15 mars.
Le général N'djengbot avait été condamné pour "homicide et complicité de meurtre" par le tribunal militaire permanent sous la présidence d'Ange-Félix Patassé, à la suite de la répression d'émeutes à Berbérati (ouest du pays) en 1992, sous son prédécesseur, l'ancien président André Kolingba, dont il est considéré comme un proche.
Selon les versions, il s'était évadé ou il avait été libéré à la veille de la tentative de coup d'Etat de mai 2001.
Réfugié en République démocratique du Congo, le général N'djengbot a révélé qu'il est "resté deux ans à Gbadolite (nord, fief des rebelles du Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba), mais je n'étais pas libre. J'étais surveillé".
"C'est en raison de mon refus de collaborer avec le MLC de Jean-Pierre Bemba pour sauver le régime (du président) Patassé. Parce que Patassé m'a fait emprisonner arbitrairement, je ne pouvais pas sauver son régime", a-t-il indiqué.