BANGUI, 3 juil 2003 (AFP) - 14h48 - Onze formations politiques centrafricaines, alliées au Premier ministre lorsqu'il était dans l'opposition, ont accusé jeudi Abel Goumba de "graves manquements" dans la gestion de la transition et l'ont appelé à rétablir le "consensus véritable" ou à démissionner.
Dans une "mise en point" remise à l'AFP, ces partis invitent M. Goumba "soit à se remettre en cause dans les plus brefs délais en rétablissant le consensus véritable dans la gestion de la transition, ou à tirer rapidement les conclusions de ses graves manquements en reconsidérant sa présence à la tête du gouvernement de transition".
Ces partis appartiennent à la Concertation des partis politiques de l'opposition (CPPO), fer de lance de la contestation contre le président Ange-Félix Patassé renversé le 15 mars. Cette concertation était alors présidée par M. Goumba et comprenait également son parti, le Front Patriotique pour le Progrès (FPP), 12e membre de la CPPO.
Les partis "en appellent à la probité intellectuelle du chef du gouvernement et à son sens de l'intérêt national" dans cette période de transition entre le coup d'Etat du 15 mars et le retour à l'ordre constitutionnel, fixé à janvier 2003.
"Lors de la formation du gouvernement national de transition, le 31 mars 2003, rappellent les signataires, le Premier ministre s'était taillé la part du lion en attribuant à son parti, le FPP, sa région et son groupe ethnique les principaux portefeuilles ministériels au détriment de ses pairs de la CPPO.
"Les dernières nominations à la Primature, éclatante illustration de cette triste réalité, déplorent-ils, n'ont pas échappé à la règle du partage du gâteau".
Ces partis font référence à une vingtaine de nominations intervenues la semaine dernière à la tête de divers services rattachés à la Primature, qui ont fait une large place aux membres du FPP ainsi qu'aux personnes originaires de la Ouaka, région de M. Goumba.