Deux textes éclairent la dépêche AFP à propos de Jean-Edouard Koyambounou, ancien ministre de la Communication de M. Patassé "tabassé" par un fils de Bozizé (Libreville, 9 juin 2003, AFP)

De dérapage à dérapage, la RCA tend à basculer dans le chaos, devenir un pays sans loi, sans droit. Le règlement de compte tient lieu de règle. Tant des armes circulent partout. Le cas Jean-Edouard Koyambounou illustre le désarroi du centrafricain tenu à la merci de qui viendra "braquer" impunément au domicile, ou mettre à joue un dignitaire de la place, au risque de faire des cadavres. Qui pourrait prétendre échapper à ce jeu de yoyo où l'on se prend à son propre jeu? Voilà le centrafricain confronté à un destin dont il est seul maître.


1) Traque humaine en Centrafrique : deux enfants BOZIZÉ activement recherchés par les services de sécurité présidentielle. (Kodro, Bangui – 11 septembre 2002 – 13H20)

De source KODRO-Centrafrique, deux enfants du général François BOZIZÉ sont activement recherchés depuis dix jours par les services de sécurité présidentielle qui les accuseraient d’avoir attenté à la sûreté nationale. Déjà majeurs, les deux fils BOZIZÉ appartiennent aux forces de défense et de sécurité centrafricaine. Le premier est gendarme tandis que le second relève du contrôle des Forces Armées Centrafricaines (F.A.C.A.).

De sources anonymes, une décision militaire aurait été prise contre le second le déclarant "déserteur ".

Orienté contre les enfants BOZIZÉ, cette traque humaine viserait plutôt à réduire au silence la famille et les relations supposées ou identifiées du général François BOZIZÉ,

À partir d’une liste dressée par les services de sécurité présidentielle, des personnalités politiques, civiles et militaires font actuellement l’objet de multiples pressions psychologiques et de tracasseries administratives.

Cette traque humaine a été lancée parallèlement à la réouverture d’un dossier d’enquête judiciaire contre le général, suite à des plaintes qui auraient été déposées, au parquet de Bangui, par des habitants de Kabo.


2) Socrate Bozizé, fils du chef de la rébellion, détenu à la SERD

Bangui, AFP, 26 février 2003 - Socrate Bozizé, l'un des fils du chef rebelle centrafricain François Bozizé, arrêté vendredi à Bangui, est détenu dans les locaux de la Section d'enquêtes de recherches et de documentation (Serd, police politique), a indiqué mercredi à l'AFP un membre de sa famille.
"Il est en bonne santé malgré quelques coups qu'il a reçus et qui ont entraîné des hématomes sur certaines parties de son corps. Mais il se porte bien. ll a pu recevoir des visites et a demandé aussi des médicaments contre la fièvre qui lui ont été remis", a déclaré cette source jointe au téléphone

"Jusqu'à présent, nous ne savons pas pourquoi il est arrêté. Nous attendons toujours qu'on nous le dise", a-t-on ajouté.

Le quotidien indépendant centrafricain Le Citoyen a mis en cause mardi l'ex-capitaine de gendarmerie français Paul Barril, conseiller du président Ange-Félix Patassé en matière de terrorisme, dans cette arrestation.

Socrate Bozizé a été arrêté vendredi dans la capitale centrafricaine par des éléments de l'Unité de sécurité présidentielle et des Blancs identifiés par des témoins comme des collaborateurs de Paul Barril, circulant à bord d'un véhicule 4X4.

Le jeune homme, inscrit en sciences physiques à l'Université de Bangui n'a pas quitté la capitale centrafricaine depuis que son père, ancien chef d'état-major des armées, est entré en rébellion contre le régime de M. Patassé, en novembre 2001.

Un autre fils du général Bozizé, Francis Bozizé, issu d'une autre mère, dirige pour sa part la logistique du mouvement rebelle créé par son père.


Un ex-ministre du président Patassé frappé et menacé par un fils Bozizé

LIBREVILLE, 9 juin 2003 (AFP) - 21h29 - Un ancien ministre du président centrafricain déchu Ange-Félix Patassé, incarcéré dimanche à Bangui, a été frappé et menacé de mort par un fils du général François Bozizé, au pouvoir depuis le 15 mars, ont rapporté lundi des proches de l'ex-ministre.
Jean-Edouard Koyambounou, ancien ministre de la Communication de M. Patassé a été "tabassé par Teddy Bozizé qui l'a menacé de mort avec son pistolet automatique", ont indiqué à l'AFP deux des huit autres cadres du parti de M. Patassé interpellés dimanche dans la capitale centrafricaine.
Selon ces cadres du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC), joints au téléphone depuis Libreville et qui ont requis l'anonymat, les faits se sont produits lors de leur transfert du commissariat du port de Bangui vers le camp de Roux, une des casernes militaires de la ville.
"M. Koyambounou portait des traces de contusion au visage après son aggression", a-t-on précisé. Certains de ses co-détenus ont convaincu Teddy Bozizé, qui était accompagné d'un caporal, de "ne pas mettre ses menaces à exécution", selon cette source.
Quatre des huits cadres du MLPC interpellés au motif qu'ils tenaient des réunions politiques à caractère subversif, ont été libérés dès dimanche soir, a-t-on appris lundi auprès d'eux.
Les quatre autres, dont M. Koyambounou, deux autres anciens ministres et un ex-conseiller à la présidence, ont ensuite été conduits dans la soirée au Palais présidentiel par mesure de protection, a précisé un cadre du MLPC.
Ils ont été reconduits au Camp de Roux dans la journée de lundi, a-t-il ajouté.
Le président Bozizé était absent de la capitale centrafricaine au moment de ces arrestations.
Il se trouvait en visite officielle en Guinée Equatoriale, d'où il devait regagner Bangui mardi matin.
Le général Bozizé a plusieurs fils, dont l'un, Francis Bozizé, assurait la logistique de son mouvement rebelle, avant sa prise de pouvoir, tandis qu'un deuxième, Socrate, poursuivait tranquillement ses études à Bangui où il avait été interpellé et tabassé avant la chute de M. Patassé.
On ignore si Teddy Bozizé faisait partie du mouvement armé de son père.

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16