Général Bozizé: la période de transition devrait durer entre 18 à 30 mois
BANGUI, 10 avril 2003 (AFP) - 23h29 - Le président centrafricain autoproclamé François Bozizé a annoncé jeudi soir que la durée de la transition entre le coup d'Etat du 15 mars et la tenue de nouvelles élections "se situerait entre 18 et 30 mois".
"La transition, qui se situerait entre 18 et 3O mois, dépendra de la volonté et de la capacité des Centrafricaines et des Centrafricains à travailler résolument à en tenir les termes", a déclaré devant le corps diplomatique le général Bozizé, dont les propos étaient rapportés par la radio nationale.
Le conseil national de transition, qui tiendra lieu d'Assemblée nationale dans l'attente des élections, "aura un double objectif", a expliqué le général Bozizé: "la préparation des élections et l'organisation de dialogue national".
"La préparation des élections", a-t-il spécifié, "se concrétisera par l'adoption d'un code électoral d'abord, l'établissement de listes électorales fiables ensuite, celui d'un calendrier réaliste enfin".
"Le second objectif du conseil national de transition", a poursuivi le général Bozizé, "est donc la préparation du dialogue national, ouvert à toutes les sensibilités politiques et sociales de la RCA (...) Ce dialogue, je le souhaite du fond de mon coeur, favorisera une réconcilitaion nationale, authentique et sincère, sur le modèle du principe vérité et réconciliation" adopté en Afrique du sud.
"La fin de cette transition", a-t-il dit, "dépendra également et même beaucoup de l'appui que la communauté internationale apportera à cette phase si difficile et si délicate de l'histoire de la RCA".
François Bozizé a par ailleurs rappelé "que la composition du gouvernement et celle du conseil national de transition regroupe l'éventail des forces vives de la nation". "C'est dire", a-t-il poursuivi, "que le général Bozizé ne décide pas seul. Il cherche le consensus en s'appuyant sur les partis politiques, la société civile, et les forces de défense et de sécurité".
Evoquant la situation sociale, le président autoproclamé a fait des promesses fermes: "D'ores et déjà", a-t-il affirmé, "grâce à nos propres efforts et au soutien de la République populaire de Chine, je suis en mesure d'annoncer le paiement des salaires, dès la semaine prochaine". Le non-paiement des salaires des fonctionnaires et l'importance des arriérés -jusqu'à 36 mois- est une des principales composantes des crises traversées par la Centrafrique ces dernières années.
A propos des dignitaires de l'ancien régime toujours réfugiés dans des chancelleries, le général Bozizé a assuré: "J'affirme haut et fort qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura pas de chasse aux sorcières".
"Ces compatriotes peuvent rentrer chez eux librement", a-t-il affirmé, précisant que "si la justice veut les entendre, les conditions d'équité et de défense seront garanties".
En préambule à sa déclaration, le général Bozizé a tenu à présenter son "profond regret" et sa "sincère sympathie" au corps diplomatique pour tout ce que leurs compatriotes ont pu subir lors de la prise du pouvoir par les "forces patriotiques". Les expatriés ont notamment été victimes de nombreux pillages.
Enfin, le président autoproclamé a rendu un vibrant hommage à la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), au Tchad et à la France pour "le rôle qu'ils continuent et continueront de jouer en faveur du rétablissment de la paix et de la sécurité" dans le pays.
Déployée en décembre, la force de la CEMAC compte près de 300 hommes. Les Français et les Tchadiens, arrivés après le coup d'Etat, sont respectivement au nombre de 300 et 500.